Love & Pop by Ryu Murakami

Love & Pop by Ryu Murakami

Auteur:Ryu Murakami [Murakami, Ryu]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Japonaise
Éditeur: Philippe Picquier
Publié: 1995-12-31T23:00:00+00:00


— Allô ?

— Oui.

— Vous êtes Hiromi ?

— Oui, c’est moi-même.

— Je suis celui qui a laissé le message.

Elle entendait faiblement de temps en temps des tseu, tseu. Crachait-il ? Ou avait-il une blessure aux lèvres ? Il semblait écarter régulièrement l’appareil de sa bouche. Hiromi fut heureuse de constater, quoiqu’il n’y eut rien d’étonnant à cela, que cette voix était la même que celle du message.

— Et maintenant où es-tu ?

— À Shibuya.

— Shibuya ? Tu es habillée comment ?

— Dans des tons unis.

— C’est quoi, des tons unis ?

— Noir et blanc avec – comment dit-on ? – des ronds…

— Des pois ?

— Oui, des pois sur un motif géométrique.

— Géométrique ?

— Ben, je veux dire qu’il n’y a pas de dessins figuratifs.

— Classieux ?

— Un col montant.

— Les cheveux ?

— Mi-longs, un peu ondulés aux extrémités.

— Tu te teins ?

— Légèrement.

— Ah… tu te teins.

— Vous n’aimez pas ça.

— T’es brune ?

— Non, je pense que ça ne se voit presque pas que j’ai les cheveux teints.

— Tu as dis que tu mesurais 1 mètre 60, hein ?

— Oui, c’est ça.

— Et le visage, est-ce qu’on t’a déjà dit que tu ressemblais à quelqu’un ?

— À quelqu’un de célèbre ?

— Une actrice, par exemple.

— Non, pas vraiment.

— Et mon truc à moi, ça ne te dérange pas ?

— Votre… votre truc ?

— Le truc de la supérette, répondit-il avant d’émettre deux ou trois tseu.

— Ben, c’est sûr que c’est pas très courant.

— Ça, tu sais, en fait, je crache pas.

— Ah bon !

— Est-ce que tu peux te déplacer jusqu’ici tout de suite ?

— Jusqu’où ?

— Ikejiri Ohashi, mais comme c’est assez loin de la gare, ça serait bien que tu prennes ensuite un taxi. Tu demandes un reçu et je te rembourse quand on se voit.

— Ah bon ?

— J’ai pas envie de venir t’attendre à la gare. Je vais te dire comment arriver ici. Prendre à droite au deuxième feu après le carrefour d’Ikejiri sur la nationale 246 qui vient de Shibuya. Tu continues tout droit pendant un moment jusqu’à Polydor, la maison de disques…

Hiromi sortit son agenda de son sac et prit des notes en l’appuyant contre le mur du 109. Je dois lui demander de confirmer pour l’argent et le reste.

— Dites, vous voulez vraiment seulement aller dans une supérette pour faire des courses ?

— En fait, je me demandais si ça serait pas mieux d’aller dans un vidéoclub. La supérette ou le loueur de vidéos, ça sera l’une ou l’autre, ça marche ?

— Qu’est-ce que vous voulez faire dans un club vidéo ?

— Ben, vois-tu, on se tient bras dessus bras dessous et on regarde les rayonnages en ayant l’air de se demander qu’est-ce qu’on a envie de voir. Un film d’horreur, par exemple.

— Hein ! Mais on n’aura pas tant de temps que ça ! On n’aura pas le temps de voir une vidéo, on a juste une heure et demie, ce n’est pas un peu juste ?

— Mais non !



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