Je veux devenir moine zen ! by Miura Kiyohiro

Je veux devenir moine zen ! by Miura Kiyohiro

Auteur:Miura, Kiyohiro [Miura, Kiyohiro]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Témoignage, Littérature Japonaise
Éditeur: Si vous lisez tous les livres de cette bibliothèque, à raison d'un livre par semaine, vous en avez pour au moins quarante ans
Publié: 0100-12-31T23:00:00+00:00


Je m’étais fait des illusions sur le changement de nom, persuadé qu’il s’agissait purement et simplement de s’appeler autrement. L’idée ne m’était pas venue que cela revenait à faire de mon fils un enfant adopté. On reçoit un nouveau nom, c’est entendu, mais j’ignorais que c’était à nous de faire des démarches pour ce changement de nom.

J’ai compris pour la première fois la gravité de la chose en apprenant qu’il fallait passer par un tribunal pour être rayé de son état civil d’origine qui est enregistré à la mairie.

— Figure-toi qu’il faut en référer au tribunal pour changer d’état civil !

De retour à la maison, j’ai annoncé la nouvelle à ma femme, l’air de rien.

— Ah bon ?

Elle ne m’a pas donné l’impression que cela la surprenait beaucoup.

— Puisqu’il quitte son état civil, il faut croire que l’abbesse a vraiment l’intention de le prendre sous son aile.

— Tu prends les choses bien calmement !

Les unes après les autres, des tas de choses que nous n’avions pas prévues s’étaient présentées, j’avais l’habitude, mais cette fois, j’ai perçu dans le ton de ma femme une intonation qui m’a fait tressaillir. Depuis le moment où elle avait su que son fils devait changer de nom, en avait-elle vraiment pris son parti en tant que mère, s’attendait-elle à tout ? Le rite de « rupture des liens avec les parents » qui avait été accompli faisait-il qu’elle n’en était plus à s’émouvoir d’un « détail » de plus ?

Dès le début, je n’avais jamais manqué de lui expliquer ce qui se passerait pour notre fils, réclamant toujours son avis, mais elle n’avait jamais protesté, pas une seule fois.

— Dans la plupart des cas, la mère fait opposition, mais… s’était étonnée l’abbesse en hochant la tête, après la cérémonie de tonsure. Ma femme avait rapporté ses paroles à quelqu’un en riant :

— Vous savez, contrairement à ce qu’on pourrait croire, je suis quelqu’un de déterminé !

Le jour où notre fils nous avait dit adieu pour s’installer au temple, elle n’était pas venue l’accompagner et s’était retirée au fond de la maison. De mon côté, j’avais mis cette attitude sur le compte de sa fameuse affirmation selon laquelle elle était « quelqu’un de déterminé », mais quand j’étais rentré, j’avais bien remarqué qu’elle avait les yeux rougis et les paupières gonflées. J’étais stupéfait. Pendant plusieurs jours, les yeux rouges avaient été le lot quotidien, accentuant encore l’atmosphère lugubre qui régnait depuis le départ de notre fils. Moi, j’avais pris le parti de faire celui qui croyait à son caractère décidé, montrant par mon attitude que je considérais son chagrin comme passager. Oui, en un mot, j’avais fait comme si de rien n’était.

— N’oublie jamais que je ne fais que me soumettre à ce que tu décides ! m’a-t-elle dit soudain, debout devant l’évier, en gardant le dos tourné. Et elle a ajouté : C’est pareil pour la question du nom !

— Ne dis pas ça, je t’en prie. Est-ce que nous n’avons pas pris toutes ces décisions d’un commun accord ?

Quelque chose avait provoqué sa colère.



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