Liste noire by Laurell K. Hamilton

Auteur:Laurell K. Hamilton [Hamilton, Laurell K.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: bit lit
Éditeur: Bragelonne
Publié: 2014-08-22T17:05:03+00:00

Chapitre 25

Avant de pouvoir repartir à la chasse aux méchants, je devais me doucher. J'étais couverte d'un fluide transparent épais et visqueux. L'expérience m'a appris qu'il sèche très vite et qu'ensuite, c'est bien plus difficile de s'en débarrasser. Je n'avais aucune envie d'enfiler mes vêtements par-dessus, encore moins de devoir expliquer aux autres flics de quoi il s'agissait et pourquoi j'en avais partout. Aussi me trouvais-je sous le jet quand Ethan frappa à la porte de la salle de bains.

—Anita, appela-t-il.

Le bruit de la douche avait dû noyer sa voix grave la première fois, parce qu'il frappa plus fort en répétant :

—Anita !

Je coupai l'eau, saisis une serviette pour m'essuyer la figure et récupérai mon Smith & Wesson sur la petite étagère du fond, celle où vous êtes censé poser le savon pour éviter qu'il se mouille pendant que vous vous lavez. Mais mon savon ne craignait pas grand-chose, et il y avait juste la place pour une petite arme de poing.

— Qu'y a-t-il ? demandai-je, la serviette dans une main et le flingue dans l'autre.

Selon sa réponse, je déciderais si j’avais le temps de m’enturbanner les cheveux ou pas.

—II y a un marshal qui veut te voir. Je ne peux pas lui ouvrir dans cet état.

Ethan avait absolument raison. Il était toujours sous sa forme intermédiaire ; or, si les métamorphes sont des citoyens légaux souffrant d'un simple problème médical, aux yeux de la police, ils sont un danger public ambulant. Certains flics tireraient les premiers sur Ethan, et laisseraient Dieu et la justice trancher après.

—J'arrive ! criai-je.

Je reposai le flingue pour pouvoir m'envelopper les cheveux avec la serviette que je tenais à la main ; puis je pris l'autre et, sans me donner la peine de me sécher d'abord, je la drapai autour de ma poitrine. Je ne voulais pas qu'un marshal trop zélé aperçoive un tigre-garou par la fente des rideaux et s'avise de jouer les preux chevaliers. Empêcher que quelqu'un tire sur Ethan, ou que je doive tirer sur quelqu'un pour sauver Ethan, était plus important que me rhabiller ou même avoir l'air vaguement présentable.

Tenant la serviette de la main gauche, juste au cas où, je récupérai mon flingue et sortis de la salle de bains.

—Entre là-dedans, ordonnai-je à Ethan.

Il cligna de ses yeux bleu et or.

—Je dois me planquer ?

—Juste le temps que j'explique à mon collègue que tu es un gentil.

De nouveau, il eut ce sourire qui découvrit ses crocs redoutables.

—Je suis un gentil ?

Je pris le temps de lui rendre son sourire tandis que notre visiteur frappait avec insistance à la porte de la chambre.

—Évidemment.

Du flingue, je lui fis signe de passer dans la salle de bains. Il s'exécuta docilement, même s'il dut baisser la tête pour ne pas se cogner au chambranle. Quand la porte se fut refermée derrière lui, je m'approchai de celle de la chambre et lançai d'une voix forte :

—Qui est-ce ?

—Anita, c'est Bernardo Cheval-Tacheté.

Je ne m'attendais pas à ça. La dernière fois que j'avais vu Bernardo, c'était à Las Vegas quand Edward, lui et un autre marshal poursuivaient un tueur en série surnaturel.

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