Poétique by Aristote

Poétique by Aristote

Auteur:Aristote [Aristote]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2012-01-13T15:41:45+00:00


IX. Il serait ridicule d'employer ce procédé d'une façon quelconque, et la mesure doit être gardée dans toutes les parties ; en effet, se servir des métaphores, des gloses et des autres formes sans observer la convenance, ou s'appliquer à faire rire, ce serait aboutir au même résultat.

X. Pour voir jusqu'à quel point la convenance est observée, il faut considérer la question dans les vers en faisant entrer les noms dans un mètre. Pour la glose, pour la métaphore et pour les autres formes, en y substituant le terme propre, on pourrait reconnaître que nous disons la vérité. Ainsi Euripide et Eschyle mettant le même vers ïambique, l'un, en changeant un seul nom et faisant une glose à la place du terme propre employé habituellement, donne à ses vers une belle apparence, tandis que l'autre est tout simple ; car Eschyle, dans son Philoctète, voulant dire :

L'ulcère qui mange (έσθίει) les chairs de mon pied, au verbe (έσθίει) a substitué le mot θοινᾶται (se repaît).

Et encore :

Mais maintenant lui qui est exigu, et sans valeur aucune et sans vigueur, il m'a...

Si l'on voulait substituer les termes propres, on dirait :

Mais maintenant lui qui est petit, débile et laid, il m'a .... (129)

ou (au lieu de) :

Après avoir déposé à terre un misérable siège, (130) et une modeste table,

Après avoir déposé à terre un mauvais siège (131) et une petite table ;

ou cette expression :

Le rivage mugit (132),

au lieu de celle-ci :

Le rivage crie (133).

XI. Ariphrade, en outre, raillait les auteurs tragiques de ce qu'ils emploient telles façons de parler que personne ne ferait entrer dans la conversation, comme par exemple, δωμάτων ἄπο, et non pas ἀπὸ δωμάτων (134) ou les formes σέθεν (135), ἐγὼ δὲ νιν (136) ᾿Αχιλλέως πέρι et non pas περὶ ᾿Αχιλλέως (137), ou d'autres formes analogues. Comme elles ne rentrent pas dans les termes propres, elles ôtent au style sa vulgarité, et c'est ce que cet Ariphrade ne voyait pas.

XII. Il n'est certes pas indifférent de faire un emploi convenable de chacune des formes précitées, noms doubles et noms étrangers ou gloses : mais le plus important, c'est d'avoir un langage métaphorique ; car c'est le seul mérite qu'on ne puisse emprunter à un autre et qui dénote un esprit naturellement bien doué ; vu que, bien placer une métaphore, c'est avoir égard aux rapports de ressemblance.

XIII. Parmi les noms, ceux qui sont doubles conviennent surtout aux dithyrambes, les mots étrangers à la poésie héroïque et les métaphores aux ïambes (138). Dans la poésie héroïque, tous les moyens expliqués plus haut sont applicables. Dans les ïambes, comme on y cherche surtout à imiter le langage ordinaire, les noms les plus convenables sont ceux dont on fait usage dans le discours parlé, c'est-à-dire le terme propre, la métaphore et l'ornement.

23. Περὶ δὲ τῆς διηγηματικῆς καὶ ἐν μέτρῳ μιμητικῆς, ὅτι δεῖ τοὺς μύθους καθάπερ ἐν ταῖς τραγῳδίαις συνιστάναι δραματικοὺς καὶ περὶ μίαν πρᾶξιν ὅλην καὶ τελείαν [20] ἔχουσαν ἀρχὴν καὶ μέσα καὶ τέλος, ἵν᾽ ὥσπερ ζῷον ἓν ὅλον ποιῇ



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.