Lieutenant Eve Dallas (Tome 24.5) - Crimes sans fin by Nora Roberts

Auteur:Nora Roberts
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: J'ai Lu
Publié: 2016-04-15T00:00:00+00:00

6

« Nous sommes du même bord, se répéta Connors en entrant au Quête de l’esprit, mais nous voyons la situation sous un angle différent. » Eve recherchait toujours la logique, le rationnel. Il faisait preuve de davantage de souplesse. Et il était donc venu parler à la sorcière.

La boutique était jolie, festive même avec ses cristaux et ses pierres, ses clochettes et ses bougies, ses bols de toutes les couleurs et ses plantes aromatiques. Elle embaumait comme une prairie au printemps, pensa-t-il, avec une touche de clair de lune en plus.

Dans l’espace restreint et le murmure des harpes et des flûtes comme musique de fond, des gens flânaient, regardaient les objets avec curiosité. Il observa une femme vêtue d’une ample robe blanche poser sur le comptoir une boule de cristal fumé. La jeune et jolie employée lui expliqua avec solennité comment recharger la boule au clair de lune justement, comment la nettoyer.

Quand la cliente eut payé et emporté son achat, Connors s’approcha du comptoir. Il n’aurait pas dû s’en donner la peine : elle sortit aussitôt de l’arrière-boutique avec une lueur palpitante au fond de ses yeux sombres qui lui indiqua qu’elle l’avait perçu – ou si l’on voulait être plus terre à terre, l’avait vu sur un écran de sécurité.

— Heureuse de te revoir.

— Isis.

Il prit la main qu’elle lui tendait, la tint un instant – et oui, ressentit le frisson de quelque chose. D’une connexion.

— Tu n’es pas venu acheter quelque chose, dit-elle de sa voix chaude et rauque, ce qui est bien dommage étant donné la profondeur de tes poches. Monte, nous serons plus à l’aise et tu pourras me dire ce que tu as besoin de savoir.

Elle ouvrit la marche, traversa l’arrière-boutique et gravit l’escalier. Elle se déplaçait avec grâce et souplesse, une amazone de haute taille, aux formes généreuses. Les boucles somptueuses de sa chevelure de feu arrivaient presque à la taille du haut blanc moulant qu’elle portait, effleurant tout juste l’arc-en-ciel de couleurs de sa jupe à volants. Elle se retourna à la porte, lui sourit de ses yeux d’onyx. Elle avait un visage hardi aux traits majestueux et une peau d’un or mat.

— Il fut un temps, dans une autre vie, où nous cherchions un peu d’intimité pour davantage qu’une simple conversation.

Son sourire s’estompa.

— Mais aujourd’hui, c’est la mort, c’est de nouveau la mort qui t’amène ici. Et te pèse. Je suis désolée.

Elle entra dans la salle de séjour d’un appartement aussi exotique et attrayant que sa boutique.

— Ton Eve va bien ?

— Oui. Et Chas ?

Elle laissa échapper un petit rire.

— Il s’est éclipsé pour aller prendre un café en douce, dit-elle, parlant de son amant. Je fais comme s’il était parti se promener. Mais on ne peut pas vivre avec quelqu’un et l’aimer sans connaître au moins certains de ses secrets.

Il regarda ses yeux noirs, si fascinants – si étrangement familiers.

— Est-ce que j’ai connu les tiens à une époque ?

Elle indiqua un fauteuil, s’assit sur un autre.

— Nous nous connaissions et nous aimions très bien.

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