Le Livre de la jungle by Rudyard Kipling

Le Livre de la jungle by Rudyard Kipling

Auteur:Rudyard Kipling [Kipling, Rudyard]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Aventures - Jeunesse
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2010-05-20T04:00:00+00:00


— Maintenant, dit Kotick, je retourne à Novastoshnah et, si je suis poussé vers les abattoirs avec les holluschickie, je ne m'en soucie plus.

Le vieux phoque, au contraire, l'encouragea :

— Essaie une fois encore. Je suis le dernier de la tribu perdue de Masafuera, et, au temps où les hommes nous tuaient par centaines de mille, il courait une légende sur les grèves au sujet d'un phoque blanc qui, un jour, descendrait du nord et conduirait le peuple des phoques en un lieu sûr. Je suis vieux et je ne vivrai pas pour voir ce jour-là, mais d'autres le verront à ma place… Essaie une fois encore.

Kotick retroussa sa moustache (elle était superbe) et dit :

— Je suis le seul phoque blanc jamais né sur les grèves, et je suis le seul phoque, blanc ou noir, qui ait pensé jamais à chercher des îles nouvelles.

Cela le ragaillardit considérablement.

Quand il revint à Novastoshnah, cet été-là, Matkah, sa mère, le supplia de se marier et d'établir son ménage, car il n'était plus un holluschickie, mais un sea catch ayant atteint sa pleine croissance, avec une crinière blanche et frisée sur les épaules, aussi lourd, aussi grand, aussi courageux que son père.

— Donnez-moi une autre saison, dit-il. Rappelez-vous, mère, c'est toujours la septième vague qui remonte la grève le plus haut.

Coïncidence assez bizarre, il se trouva une jeune phoque qui jugea, comme lui, qu'elle remettrait son mariage à l'an suivant et Kotick dansa avec elle la danse du feu tout le long de la grève de Lukannon, la nuit qui précéda son départ pour sa dernière croisière. Cette fois, il se dirigea vers l'ouest, car il était tombé sur la piste d'un grand banc de flétans, et il avait besoin d'au moins cent livres de poisson par jour pour se tenir en condition. Il les chassa jusqu'à ce qu'il fût las, puis il se mit en rond et s'endormit dans le creux de la houle qui bat Copper Island. Il connaissait parfaitement la côte, de sorte que, vers minuit, en heurtant doucement un lit de varech, il dit :

— Hum, il y a grosse marée, ce soir !

Se retournant sous l'eau, il ouvrit lentement les yeux et s'étira. Puis il sauta comme un chat, en apercevant d'énormes choses qui musaient dans l'eau des hauts-fonds et broutaient les lourdes franges des varechs.

— Par les Grands Brisants de Magellan, dit-il dans sa moustache, qui donc, de toute la mer profonde, sont ces gens-là ?

Ils ne ressemblaient à rien, morse, lion de mer, phoque, ours, baleine, requin, poisson, pieuvre ou coquillage, que Kotick eût jamais vu auparavant. Ils avaient de vingt à trente pieds de long, pas de nageoires postérieures, mais une queue en forme de pelle qui paraissait taillée dans du cuir mouillé. Leurs têtes étaient les plus ridicules choses qu'on pût voir, et ils se balançaient sur le bout de leurs queues en eau profonde lorsqu'ils ne paissaient pas, se saluant solennellement les uns les autres, et agitant leurs nageoires de devant comme un gros homme agite des bras trop courts.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.