Les Penhallow 1 - Compromise pour un baiser - Lisa Berne by Lisa Berne

Auteur:Lisa Berne [Berne, Lisa]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2022-01-05T00:00:00+00:00

BUREAU DE PLACEMENT POOLE DOMESTIQUES RESPECTABLES SE RENSEIGNER ICI

Prenant son courage à deux mains, Livia gravit l’escalier. Vingt minutes plus tard, après un entretien fort décourageant au cours duquel Mme Poole lui avait fait comprendre sans détour que la détestable réputation de Mlle Stuart l’avait précédée, elle se retrouva à son point de départ.

Elle était accablée. Elle n’avait aucune chance de trouver un emploi à Bath. Pourquoi y rester, de toute façon ? Le mariage aurait lieu dans deux semaines et chaque jour le piège Penhallow se refermait plus étroitement sur elle. Il lui fallait quitter Bath. Mais comment ?

Elle pourrait certes vendre quelques-uns des objets et vêtements que les Penhallow lui avaient offerts ; elle ne le ferait pas, bien sûr. Elle se mépriserait jusqu’à la fin de ses jours si elle en venait à une telle extrémité. Il n’était pas question non plus de repartir avec des bagages remplis de jolies choses. Fort heureusement, elle avait caché quelques vêtements apportés de Ealdor Abbey.

Un vent aigre se levait et, malgré sa pelisse, elle frissonna. Peut-être pourrait-elle vendre ses cheveux, songea-t-elle en remettant une mèche en place. Elle avait une crinière épaisse qui lui arrivait à la taille. L’idée qu’elle soit transformée en perruque pour orner une autre tête que la sienne lui déplaisait, mais le moment était mal choisi pour se montrer difficile.

Elle envisagea un instant de retourner à Ealdor Abbey, puis se rappela la brève missive qu’avait envoyée oncle Charles pour décliner l’invitation à son mariage. Livia ne devait pas attendre de cadeau et toute visite à Ealdor était inutile. Toute relation future était indésirable, en fait. Et si jamais elle se présentait chez lui, oncle Charles était parfaitement capable de lui claquer la porte au nez.

Et de la faire jeter dehors, au sens propre.

Il lui fallait regarder la vérité en face. Elle n’avait nulle part où aller.

— À quoi songez-vous avec tant de sérieux ? s’enquit une voix familière.

Livia se raidit et se retourna pour se trouver face à Cecily. Une fois de plus ! C’était à croire qu’elle la suivait… Comme toujours, elle était vêtue avec une élégance irréprochable d’une robe de batiste blanche et d’un manteau de soie rose orné de dentelle.

— Un bureau de placement ! s’écria Cecily avant de scruter Livia.

Celle-ci s’efforça d’adopter une expression neutre, mais elle avait conscience de rougir jusqu’à la racine des cheveux.

— Je… je suis à la recherche d’une nouvelle femme de chambre.

— Et vous vous rendez vous-même au bureau de placement ? Comme c’est étrange ! Cela dit, tout le monde sait que vous êtes une jeune personne étrange.

— Grâce à vous, siffla Livia. Ces horreurs que vous débitez sur mon compte m’indiffèrent, en revanche, elles blessent Mme Penhallow, ajouta-t-elle impulsivement.

— Il y a une heure encore, je vous aurais répondu que je m’en moque, aujourd’hui en revanche… Savez-vous que sir Edward Brinkley m’a demandé ma main hier ?

Sir Edward… Livia se rappela l’avoir vu à plusieurs reprises avec Cecily ces derniers temps. Maintenant qu’elle y pensait, il y avait entre eux une curieuse ressemblance.

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