Les Fils Brisés by Graham McNeill

Auteur:Graham McNeill
La langue: eng
Format: mobi, epub
Publié: 2020-12-16T16:38:51+00:00

LIVRE DEUX

L’HÉMISPHÉRIQUE OUEST

Les opportunités se multiplient

L’offensive sur l’Hémisphérique Ouest débuta par un bombardement.

En des temps anciens, les historiens l’auraient sans doute décrit comme un événement phénoménal : le plus grand déploiement de canons de siège lourds de toute l’histoire, la plus grande puissance explosive employée en une seule bataille, la zone de pilonnage la plus concentrée jamais vue.

Ce fut en vérité l’un des plus petits duels d’artillerie de ce jour.

Les pièces les plus lourdes, montées sur des rails fixes et actionnées par des colosses bégayants aux yeux vitreux, tiraient leurs ogives pénétrantes depuis des tabliers noyés par la fumée, tandis que des batteries d’obusiers mobiles progressaient au fil de tranchées en zigzag de la taille de fosses océaniques. Des centaines de lanceurs multitubes lâchaient un millier de missiles dans le ciel à chaque seconde.

De grandes bombardes avançaient derrière des béhémoths rampants protégés par leur glacis incliné, et crachaient en lobe des sphères titanesques chargées d’un mélange volatil air-carburant. Des fusées au phosphex et des obus au naphtek vitrifiaient le sol, en mettant le feu aux ouvrages extérieurs impériaux. Les fusillades brillaient en volées cinglantes, flagellaient les remparts et leurs renforts sous des torrents de lasers et de métal à haute vélocité.

Dans l’air épaissi par la fumée et les vapeurs, le tonnerre des tirs d’obus et celui de leurs détonations devenaient presque impossibles à distinguer. Les hurlements des mourants ne s’entendaient plus, cependant que la terre tremblait sous la violence des coups qui lui étaient assénés.

Le tir de contrebatterie des impériaux n’était pas moins féroce.

Les canons ayant établi leurs repères de portée, les zones ayant été marquées et les servants d’artillerie entraînés au plus haut niveau, les salves de riposte punissaient les traîtres pour chaque mètre qu’ils faisaient. Des lanceurs de mines semaient le terrain à distance de charges à fusion devant la progression des écrans de mantelets, et des tirs plongeants d’une précision redoutable transformaient les tranchées en immenses chapelles ardentes, remplies de carburant et de chair enflammés.

Des explosions secondaires éventraient toutes ces sapes, et les ouvraient aux tirs en enfilade. Des corps désarticulés en encombraient tout le tracé, et des talus de chair déchiquetée offraient de véritables boucliers humains pour couvrir la progression des détachements qui avançaient ensuite.

Le placement judicieux par Rogal Dorn des redoutes excentrées, des ravelins et des ouvrages à cornes ne laissait pas de latitude aux attaquants pour avancer à couvert. Un feu rasant impitoyable parvenait à atteindre les rangs des traîtres amassés derrière les pavois immenses protégeant l’artillerie. Les progressions s’enlisaient, tétanisées par leurs pertes, puis se remettaient à pousser de l’avant, conduites vers les murs par les maîtres de chiourme et les brames des trompes de guerre.

Des soldats masqués brandissant des bannières profanes étaient fauchés par les obus à détonation aérienne qui les écorchaient de leur acier incandescent. Des régiments entiers finissaient pulvérisés en un clin d’œil, et ces massacres de masse étaient ignorés cependant que les troupes suivantes foulaient les os éclatés et la chair arrachée de leurs congénères.

Des cohortes de Chevaliers hurlants

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