Astorath : Ange de Miséricorde by Guy Haley

Astorath : Ange de Miséricorde by Guy Haley

Auteur:Guy Haley
La langue: fra
Format: epub, mobi
Publié: 2022-11-14T09:54:13+00:00


DEUXIÈME PARTIE

LES MARAIS DE DULCIS

CHAPITRE NEUF

LES ANGES DESCENDENT

Astorath, Dolomen et Bédevoir quittèrent la Joyeuse Garde dans une canonnière des Red Wings. Astorath ordonna qu’un hololithe en pix réel soit projeté dans la cabine de transport durant le vol. Une sphère boueuse occupait l’allée entre les sièges, la réplique d’une planète si humide que le crachin semblait flotter jusqu’à eux.

Des marais couvraient la majeure partie de Dulcis, de grandes étendues herbeuses brisées par des étangs emplis d’une eau stagnante dont la beauté ne se révélait qu’en début et en fin de journée : en se parant de rouge enflammé le matin et d’argent brillant le soir. Les heures entre les deux étaient d’un marron uniforme. Les lits de roseaux étaient mouchetés de fourrés noirâtres dominés par de grands arbres aux branches nues et tordues, si noires qu’elles paraissaient pourries. Des mers peu profondes mêlaient aux marécages leurs nuances plus sombres de noirs et de verts, parsemés d’un bout à l’autre de limon et de sable.

C’était un vieux monde, un monde insignifiant. Lassé des tribulations terrestres, il avait cessé toute activité et était rarement secoué par sa vigueur d’antan. Ses séismes paresseux ne soulèveraient plus de montagnes. Les sommets qui s’étaient dressés à un âge lointain étaient depuis longtemps tombés en poussière, et la poussière s’était changée en boue. Un équilibre précaire s’était établi entre la terre et la mer, sans qu’aucune partie ne dépasse vraiment l’autre en hauteur, de sorte que l’eau s’était introduite partout et que le fond des océans n’était jamais très éloigné de la surface. Il n’y avait qu’au cœur du continent principal qu’on trouvait un terrain plus sec, mais l’atmosphère n’en restait pas moins humide. Les pôles charriaient des amas d’un blanc sale comprenant davantage de neige fondue que de glace.

Dulcis grouillait de vie, car les mondes anciens sont riches d’époques en décomposition, et de la multiplicité des formes vivantes qui naissent de la pourriture. Mais, tandis que la pulsation du monde ralentissait, son évolution s’était arrêtée. Les créatures de Dulcis existaient sous leur forme actuelle depuis des millions d’années. N’importe quel magos biologis compétent soutiendrait qu’elles n’évolueraient guère plus.

Astorath et les autres déduisaient ces informations par la simple observation de l’image en couleurs réelles. Aucune technologie supérieure à un pix tridimensionnel n’était requise pour révéler la nature de Dulcis. Les yeux humains les moins perceptifs voyaient la planète pour ce qu’elle était : un endroit lugubre et inquiétant composé de fourrés pourrissants et d’eau croupie. C’était un vieillard bien dans sa peau, lové dans les détritus de sa vie, que les gens avisés laissaient vaquer seul à ses étranges habitudes.

L’humanité anticipait rarement les choses avec clarté. L’espèce humaine s’étendait tant bien que mal dans toutes les directions. Il y avait des endroits bien plus terribles que Dulcis sur lesquels s’établir, mais les autres races étaient passés à côté.

— Dulcis, traduisit Dolomen du haut gothique. « Douceur ».

— C’est une blague ?

Bédevoir émit un grognement amusé.

— C’est ce que je me suis dit aussi. C’est encore plus évident une fois à la surface.



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