Le baiser de feu by Masako Togawa

Le baiser de feu by Masako Togawa

Auteur:Masako Togawa [Togawa, Masako]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fait maison, Littérature Japonaise, Lu, Policier, Rivages/Noir, A_poster
Éditeur: Rivages/Noir
Publié: 1984-12-31T23:00:00+00:00


Cinquième partie

1

Le policier

Quand Ryosaku apprit que Michitaro avait été kidnappé, sa première pensée fut « cette fois ce n’est pas ma faute ». Avant d’être convoqué par l’inspecteur-chef, il ne voyait pas où il avait fait l’erreur. Jusqu’à ce qu’on annonce que Michitaro était menacé à cause d’une police d’assurance sur le lion.

— Vous nous aviez dit que le lion n’était assuré que pour la période où il devait apparaître sur le petit écran et que la police d’assurance avait été prise par la compagnie de télévision pour une somme minime, mais les choses vont plus loin que vous ne le pensiez. Cette femme avait assuré son lion pour une très grosse somme d’argent, et dans le contrat, elle était la seule bénéficiaire. Comme elle est morte, la compagnie a refusé de payer, et maintenant certaines de ses « relations » ont kidnappé le petit-fils du fondateur et disent qu’ils ne le rendront pas vivant si la somme qui leur est due ne leur est pas versée.

L’inspecteur-chef lui jeta un regard de pitié.

— Mais quand je me suis rendu à la compagnie, ils n’ont rien mentionné de tel !

— Oui, je sais. La compagnie a gardé l’existence de ce contrat « top secret », et nous n’en avons rien su jusqu’à ce que nous recevions la lettre pour la rançon, donc ce n’était pas de votre faute. Cependant, vous aviez quand même une petite chance. C’est vous qui êtes allé enquêter sur cette police d’assurance.

— On sait qui sont ces gens ?

— Non. La femme n’a pas de famille au Japon. Son mari était français. Il travaillait comme trapéziste dans un cirque, mais il est mort dans un accident. Elle était déjà riche et elle ne laisse aucun héritier.

— Mais alors c’est tout de même étrange que les kidnappeurs exigent d’être payés par la compagnie, non ?

— Oui, comme je vous l’ai déjà dit, dans cette affaire les choses vont assez loin. La victime avait disparu depuis une semaine quand nous avons reçu la demande de rançon. Mais sa mère et ses collègues pensaient tous qu’il était simplement parti sans laisser d’adresse et sans prévenir personne. C’était une idée de sa mère. Elle est plutôt bizarre. Peut-être avez-vous déjà entendu parler d’elle. Elle est considérée comme une autorité dans le domaine de l’éducation. Bref, elle rentre chez elle, s’aperçoit que son fils est parti, que leur caniche est mort d’un coup de revolver, et s’obstine à croire qu’il a simplement quitté la maison. Elle pense qu’il a tué lui-même le chien pour l’embêter. Comme elle a également découvert un magazine pornographique dans la salle de bains, et vu que la pornographie et les revolvers sont interdits par la loi, elle en déduit qu’il démontre par là son mépris de la loi. Elle essaye de rester à la hauteur de son image de marque et de sa notoriété, mais il est évident qu’elle n’est pas dans son état normal et ne parvient pas à aligner deux idées cohérentes.

— Le caniche ressemblait-il à un lion ? demanda Ryosaku.



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