Nature morte by Louise Penny

Nature morte by Louise Penny

Auteur:Louise Penny [Penny, Louise]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature québécoise, Suspense
ISBN: 9782330010751
Google: gkyurXBLTYwC
Éditeur: Actes Noirs
Publié: 2012-09-10T22:00:00+00:00


Quand Gamache revint au gîte touristique, il trouva Olivier et Gabri prêts à se rendre chez les Morrow pour un repas-partage.

— Il y a du hachis Parmentier au four pour vous, si vous en voulez, lança Gabri en partant.

À l’étage, Gamache frappa à la chambre de l’agente Nichol et lui proposa une rencontre au rez-de-chaussée, vingt minutes plus tard, pour poursuivre leur discussion du matin. Nichol accepta. Il lui dit aussi qu’ils iraient manger à l’auberge, ce soir-là, et qu’elle pouvait revêtir une tenue informelle. Elle fit un signe de tête, le remercia et ferma la porte, reprenant ce qui l’occupait depuis une demi-heure : tenter désespérément de choisir quoi porter. Lequel des ensembles empruntés à sa sœur Angelina lui allait à la perfection ? Lequel disait « brillante », « puissante », « ne m’embêtez pas », « futur inspecteur-chef » ? Lequel disait « aimez-moi » ? Lequel était le bon ?

Gamache grimpa l’escalier menant à sa chambre, ouvrit la porte et fut attiré vers le lit de cuivre couvert d’une couette d’un blanc immaculé et d’oreillers assortis. Il ne voulait qu’une chose : s’y enfoncer, fermer les yeux et s’endormir rapidement et profondément. Meublée avec simplicité, la chambre avait des murs blancs apaisants et une commode à tiroirs en cerisier foncé. Un vieux portrait à l’huile dominait un mur. Sur le plancher de bois était posée une carpette orientale déteinte et patinée.

C’était une chambre calmante et invitante, presque trop pour Gamache. Il hésita au milieu de la chambre, puis marcha d’un pas déterminé vers la salle de bain attenante. Sa douche le ranima et, après avoir passé une tenue décontractée, il appela Reine-Marie, rassembla ses notes et fut de retour à la salle de séjour en vingt minutes.

Yvette Nichol descendit une demi-heure plus tard. Elle avait choisi d’être tirée à quatre épingles. Lorsqu’elle entra, Gamache continua à lire.

— Nous avons un problème.

Gamache abaissa son carnet de notes et la regarda, assise devant lui, bras et jambes croisés. On aurait dit une station de la croix.

— En fait, c’est vous qui avez un problème. Mais il devient le mien lorsqu’il touche cette enquête.

— Vraiment, monsieur ? Quoi donc ?

— Vous avez un bon cerveau, agente.

— C’est un problème ?

— Non. C’est le problème. Vous êtes condescendante et arrogante.

Ces mots prononcés à voix basse lui firent l’effet d’un coup de poing. Personne n’avait jamais osé lui parler ainsi.

— J’ai commencé par dire que vous aviez un bon cerveau. Au cours de la rencontre de cet après-midi, vous avez montré un bon raisonnement déductif.

Nichol se redressa, apaisée mais alerte.

— Mais un bon cerveau ne suffit pas, poursuivit Gamache. Vous devez l’utiliser. Vous ne le faites pas. Vous regardez, mais vous ne voyez pas. Vous entendez, mais vous n’écoutez pas.

Nichol était presque certaine d’avoir vu cela sur une tasse de café quand elle était à la surveillance de la circulation. Ce pauvre Gamache se livrait à des réflexions assez simplistes pour figurer sur une tasse.

— Je regarde et j’entends suffisamment bien pour résoudre l’affaire.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.