L'étranger dans le grenier by Séverac Benoît

L'étranger dans le grenier by Séverac Benoît

Auteur:Séverac Benoît [Séverac, Benoît]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature
Éditeur: Rageot Editeur
Publié: 2021-04-15T00:00:00+00:00


Chapitre 6

Kourouma et moi on allait vite. Je la tirais si fort que ses pieds décollaient du sol par moments. On allait vite mais je n’oubliais pas l’ordre lancé par l’oncle à son complice : « Prends la voiture ! Fais le tour ! »

On devait échapper à l’oncle, ok, mais le garde du corps nous attendait quelque part plus loin, au détour d’une allée.

Je connaissais mal le quartier, en plus. Les rues étant toutes perpendiculaires ou parallèles les unes aux autres, elles formaient des pâtés de maisons ; ils n’auraient aucun mal à tomber sur nous. Il fallait donc trouver refuge dans un jardin et s’y cacher, le temps que ça se tasse, plutôt que d’essayer de regagner tout de suite le quartier de Mamie.

Ça faisait déjà dix minutes qu’on courait, et Kourouma n’en pouvait plus. Elle ne se plaignait pas, mais elle a commencé à respirer avec difficulté. Puis elle s’est mise à pleurer. J’ai cru qu’elle allait avoir une crise d’asthme.

J’ai ralenti le rythme. J’essayais de la consoler en lui disant des trucs positifs du style « Ça va aller, on va s’en sortir, tu vas voir. Tout à l’heure, tu vas revoir ton frère », mais ça n’avait pas l’air de la rassurer... Surtout que, pendant que je disais ça, je n’arrêtais pas de regarder derrière moi. Je savais qu’on ne pouvait pas rester en plein milieu de la chaussée.

Alors, j’ai poussé le portillon d’une maison qui avait l’air fermée, et on s’est assises contre le muret de la propriété pour reprendre notre souffle.

Je ne sais pas si j’ai eu une intuition ou si les dieux nous protégeaient, mais une minute à peine après qu’on s’était cachées là, l’oncle est passé à côté de nous. Il trottinait plus qu’il ne courait, il était en nage et soufflait comme un bœuf, mais il ne lâchait pas l’affaire. Il avait la haine, ça se voyait.

Il s’est arrêté à quelques mètres à peine du portillon. Il a sorti son téléphone qui vibrait dans sa poche et il a répondu à son garde du corps :

– Ouais, t’es où ?

– ...

– Rejoins-moi à l’angle de la rue Negreneys et du Canal.

Il a remis son portable dans la poche de son pantalon et il est reparti. S’ils allaient vers le canal du Midi, on avait une chance de sortir de ce quartier !

À ce moment-là, la fenêtre au-dessus de nous s’est ouverte et une femme en robe de chambre est apparue. Sa tête rouge de colère était surmontée d’une chevelure blanche hérissée. On aurait dit Cruella dans Les 101 Dalmatiens !

J’ai à peine eu le temps d’ouvrir la bouche pour m’excuser qu’elle s’est mise à crier :

– Qu’est-ce que vous fichez là ?

Je me suis levée pour m’expliquer, et surtout, pour l’empêcher d’attirer l’attention de l’oncle en faisant autant de bruit, mais mon pas en avant n’a fait que provoquer une réaction encore plus forte :

– Allez-vous-en ou j’appelle la police !

J’ai regardé en direction de l’oncle. Heureusement, il a cru



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