La saga d'Hadès - T1 by Scarlett ST. Clair

Auteur:Scarlett ST. Clair [Scarlett ST. Clair]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Hugo Roman
Publié: 2023-05-03T00:00:00+00:00

Chapitre XVIII

Les Trois Lunes

Hadès était devant Les Trois Lunes, une boutique occulte où Hécate avait retracé l’odeur de la magie utilisée au chantier naval de Poséidon. La déesse de la Sorcellerie était à ses côtés et ressemblait à une adepte d’un culte, vêtue d’une cape en satin noir avec une capuche. Ils regardaient tous les deux l’image en vitrine, une pleine lune encadrée par trois demi-lunes. C’était le symbole d’Hécate et il avait de nombreuses significations, dont aucune n’était incarnée par l’homme qui tenait la boutique, Vasilis Remes, un Mage.

Les Mages étaient des mortels qui avaient tendance à pratiquer la magie noire – mal – et causaient souvent des problèmes qu’Hécate devait résoudre.

– Dis-moi que tu m’as amenée ici pour que je maudisse ce mortel, dit-elle d’un ton plein d’espoir en regardant Hadès.

La bouche d’Hadès tressauta.

– Seulement si tu es sage.

Il lui passa devant pour entrer dans la boutique, faisant tinter la clochette au-dessus de la porte.

– J’arrive dans une minute ! cria une voix, quelque part dans le noir.

Hadès et Hécate échangèrent un regard dubitatif.

– Excellent service client, remarqua-t-elle en explorant la boutique, le nez retroussé. Cet endroit pue la magie noire.

Hadès la sentait également. Elle sentait la chair brûlée et quelque chose de… métallique. La boutique était très sombre. La grande vitrine portant le symbole d’Hécate était couverte de peinture noire, et les seules sources de lumière étaient des bougies de tailles variées. Hadès n’y connaissait pas grand-chose en sorcellerie, mais il savait que ce genre de bougie était traditionnellement utilisé pour la protection. Il se demanda de quoi Vasilis Remes cherchait à se protéger… en dehors de lui et d’Hécate, bien sûr.

Cela dit, peut-être que le Mage gardait sa boutique dans le noir pour cacher le bazar qui y régnait. Des dizaines de vases contenant des pierres et des cristaux de toutes formes et de toutes tailles s’y entassaient, des livres étaient fourrés dans tous les coins disponibles, il y avait des poupées vaudoues et des athamés, des fioles d’huiles et de poussières, et…

– Du sang de colombe, dit Hécate.

Hadès regarda la déesse, qui s’était rendue de l’autre côté de la boutique. Une compétition les occupait depuis des années : le premier à prendre l’autre par surprise gagnait, le prix étant à exiger le jour de la victoire.

Il haussa un sourcil.

– Je savais que tu allais chercher à me faire peur.

– Ça a marché ? demanda-t-elle.

Hadès se rapprocha un peu d’elle, suffisamment pour la regarder dans les yeux.

– Non, déclara-t-il avant de se tourner à nouveau vers l’étagère de fioles en hochant la tête en direction de celle qui était couleur sang.

– Ça sert à quoi ?

– Surtout aux potions d’amour, répondit-elle.

Hadès aurait dû s’en douter. La colombe était le symbole d’Aphrodite, et l’amour son fonds de commerce. C’était pourquoi les Mages étaient si dangereux, ils essayaient d’obtenir les pouvoirs des dieux, souvent pour des raisons infâmes, avec des implications désastreuses.

– On s’en sert aussi pour sceller les pactes et les promesses, dit-elle. Dommage qu’ils ne puissent extraire les Faveurs.

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