La petite Rose ses six Tantes et ses sept Cousins by Louisa May Alcott

La petite Rose ses six Tantes et ses sept Cousins by Louisa May Alcott

Auteur:Louisa May Alcott [Alcott, Louisa May]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Romans/Jeunesse
Éditeur: Bibliothèque numérique romande
Publié: 2015-08-24T04:00:00+00:00


« Mes yeux me brûlent terriblement, dit Mac, pendant que sa cousine les lui bassinait. Vous ne direz à personne que j’ai fait l’enfant comme cela, n’est-ce pas ?

— Pour qui me prenez-vous ? fit Rose en se redressant, je n’ai pas l’habitude de rapporter.

— Suis-je assez bébête ! continua Mac.

— Tout le monde en aurait fait autant à votre place, s’écria Rose. Je trouve, au contraire, que vous avez beaucoup de courage, et je suis sûre que, si vous avez autant de patience, vous serez bien plus vite guéri que le docteur ne le pense. D’ailleurs, pourquoi vous affliger tant de ce que vous ne pourrez pas étudier ? Nous vous trouverons toutes sortes d’occupations agréables, et, en mettant des lunettes bleues, vous pourrez sortir, faire de la musique. Vous verrez que vous ne vous ennuierez pas. »

Mac parut écouter avec intérêt tout ce que lui suggérait le bon petit cœur de Rose.

« Homère et Milton étaient aveugles, » dit-il à demi-voix.

Rose abonda aussitôt dans son sujet.

« J’ai vu un magnifique tableau représentant Milton dictant à ses filles le Paradis perdu, s’écria-t-elle ; si vous vouliez écrire un poème, je vous servirais de secrétaire.

— Si on avait la bonté de me lire mes leçons alinéa par alinéa jusqu’à ce que je les aie retenues, continua Mac, je ne perdrais pas complètement mon temps.

— Vous pouvez compter sur moi, s’empressa de dire sa cousine ; dès que le docteur vous le permettra, je me mettrai à votre disposition.

— Je lui demanderai à sa prochaine visite de m’apprendre au juste ce qu’il en est, dit Mac, d’un ton décidé. Dieu ! quelle folie d’avoir tant abusé de ma vue !… Je me rappelle avoir tellement lu que les caractères des livres dansaient devant mes yeux, lorsque je me décidais à m’arrêter ; et, maintenant que je ne lis plus, c’est la même chose, je vois des points lumineux qui tourbillonnent, dans la nuit. Est-ce que les aveugles sont de même ?

— Ne vous tourmentez pas ainsi. Reprenons plutôt notre lecture, cela vous fera oublier un moment…

— Oublier ? fit Mac avec un accent d’ironie amère. Je ne puis pas oublier ; je n’oublierai jamais !… Laissez-moi. Ne me lisez rien… J’ai mal à la tête, j’ai chaud !… Ah ! qu’il ferait donc bon dans « l’Albatros ! »

Le pauvre Mac avait la fièvre ; il se tournait sur son canapé comme s’il eût été sur un fagot d’épines, et il poussait des soupirs à fendre l’âme. Rose s’empara d’un éventail et se mit à l’éventer doucement en lui disant :

« La journée serait moins longue si vous tâchiez de dormir un peu ; voulez-vous que je vous chante une berceuse ?

— Votre remède pourrait bien réussir, répondit Mac, car je n’ai guère dormi cette nuit ; mais auparavant, cousine, écoutez-moi. Je vous charge de dire à tout le monde que je sais tout, et que je veux qu’on me laisse tranquille et qu’on ne me parle de rien. Vous avez compris ?

— Oui.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.