La jambe de Caïn by Cledwyn Hugues

La jambe de Caïn by Cledwyn Hugues

Auteur:Cledwyn Hugues [Hugues, Cledwyn]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature anglaise, Policier
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1947-08-14T23:00:00+00:00


XX

Je retournai au cabinet dentaire. Elle était morte. D’autres l’auraient trouvée horrible à voir, car sa mort n’avait pas été douce. Mais moi qui avais dû la regarder toute la nuit, j’étais soulagé que tout fût terminé, car elle était enfin immobile, figée en une dernière contorsion. Jamais plus son corps ne s’animerait.

J’avais encore un ou deux points importants à régler avant de prévenir les autres. Il me fallait d’abord me débarrasser de la toxine. J’emportai les flacons dans la salle de bains. Certains contenaient encore quelques gouttes de liquide. Je les vidai dans les cabinets et tirai la chasse.

Quant aux flacons vides et aux cartons, je les portai dans la cuisine où je brûlai les cartons, remuant les cendres pour m’assurer d’une combustion complète. Et comme dernière précaution, j’allumai le gaz pendant quelques minutes sous les débris de cartons noirs et carbonisés.

Je laissai les petits flacons dans l’eau jusqu’à ce que les étiquettes se fussent détachées ; les six étiquettes détrempées, je pris soin de les compter ! Je les exposai au feu pour les faire sécher. Puis je les brûlai directement sur le gaz. Reportant les flacons vides au cabinet dentaire, j’en emplis trois d’eau oxygénée, et rédigeai avec soin une étiquette pour chacun. Je les alignai ensuite sur l’étagère en verre, juste derrière son cadavre.

J’emportai dans la salle de bains la seringue de deux centicubes qui contenait la solution de sulphathiazole inutilisée. J’en fis gicler la moitié très exactement dans le lavabo et laissai l’eau froide couler un moment. Puis je ramenai au cabinet dentaire la seringue à demi pleine et la posai sur l’étagère en verre.

Quant à la grande seringue que j’avais utilisée pour injecter la toxine, je l’emmenai dans la cuisine, la fis bouillir, l’essuyai méticuleusement, puis la ramenai au cabinet où je la remplis d’eau oxygénée prélevée dans un des petits flacons que j’avais préparés. Une dernière vérification. Tout était prêt et le moment était venu de donner l’alarme.



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