La Galerie des jalousies 1 by Marie-Bernadette Dupuy

La Galerie des jalousies 1 by Marie-Bernadette Dupuy

Auteur:Marie-Bernadette Dupuy [Marie-Bernadette Dupuy]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Les Éditions JCL
Publié: 2015-12-16T05:00:00+00:00


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Cinq cents mètres plus loin, dans une maison basse, Gustave Marot discutait de banalités avec Stanislas Ambrozy en présence de son fils Pierre, le galibot amputé d’une jambe. Une toile cirée couvrait une table ronde sur laquelle étaient disposés une bouteille de vin blanc et trois verres.

Assis au milieu d’un banc en bois délavé, le pâle adolescent était soucieux. La visite tardive de Gustave l’intriguait. Les deux hommes travaillaient dans la même équipe; ils avaient souvent la possibilité de se parler.

— Sors deux minutes, Piotr, lui indiqua son père. Je crois bien que monsieur Marot veut me causer en tête-à-tête.

— Il peut rester, Stanislas, protesta le mineur. Vous avez assez fait de cachotteries à vos gosses. Puisque Jolenta a mis Thomas au courant au sujet de votre arme, Pierre a le droit de savoir.

— Et si je n’étais pas d’accord? tonna le Polonais. Je suis chez moi, ici, je fais à mon idée.

Pierre ne bougea pas, mais il baissa la tête, mal à l’aise, avant de déclarer très vite :

— Je savais que papa avait un pistolet.

— De mieux en mieux, s’emporta Gustave. Le problème, c’est que ta sœur a vendu la mèche à Thomas pendant leur lune de miel. Alors, si on ne prend pas une décision, nous aurons tous des ennuis. On nous accusera d’entrave à la justice, ou bien de faux témoignages. Il paraît qu’on vous a volé l’arme. Est-ce vrai?

Stanislas Ambrozy soupira. Il servit le vin et désigna un verre à son visiteur.

— Je n’ai pas confiance dans la police! s’écria-t-il. Comme ils n’ont pas de coupable, ils vont me mettre en prison. Tant que je ne dis rien, ils ne peuvent pas m’accuser.

Excédé, Gustave déambula dans la pièce sombre, dont le dépouillement l’attristait. Les efforts de Jolenta pour égayer le logis, un des plus anciens de Faymoreau, se voyaient aisément, mais le désordre régnait.

— Ambrozy, nous avons trimé dur ensemble, dit-il, nous avons creusé côte à côte pour délivrer nos fils, le mois dernier, votre gamin et le mien, enfermés sous terre. Vous vous souvenez? Vous me connaissez, quand même! Je ne vous veux que du bien. Si j’ai un conseil à vous donner, c’est de raconter cette histoire de vol à l’inspecteur Devers. Ce flic pratique l’ironie et la froideur. Seulement, je le pense honnête et intelligent. Vous avez tout intérêt à ne rien lui cacher.

— Mais je n’ai pas tué Boucard, gronda le Polonais. Je ne veux pas aller en prison alors que je n’ai rien fait de mal.

— Qui vous dit que vous irez en prison? En donnant la marque de votre pistolet, il y a des chances que vous soyez innocenté immédiatement. Ils ont forcément la balle, donc le calibre et le modèle de l’arme.

— Sauf si le porion a été assassiné avec l’arme de papa, dit Pierre d’une voix émue. Peut-être qu’on la lui a volée exprès en vue de tuer le porion. C’est ma faute, tout ça.

— Non, Piotr, tu n’y es pour rien! rugit son père.

— Là, je ne comprends pas, s’étonna Gustave.



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