Il n'y a pas de cheval sur le chemin de Damas by Florence Delay

Il n'y a pas de cheval sur le chemin de Damas by Florence Delay

Auteur:Florence Delay [Delay, Florence]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Récit(s), Religion, Christianisme, Moyen-Orient, Histoire, Récit(s) historique(s)
Éditeur: Seuil
Publié: 2022-02-22T06:32:29+00:00


J’ai recopié la traduction de cet épisode dans la Bible Bayard – dont le principe est que chacun des Livres soit traduit par un « binôme » : un exégète, un écrivain. Jacques Roubaud, frappé par la connaissance des ânes dont témoigne l’auteur de Nombres, n’a pas renâclé à suivre son exégète en supprimant l’« ange » de la tradition, célébrée par les peintres, pour respecter le sens littéral du mot en hébreu : « messager ».

Que les ânesses n’en font qu’à leur tête, qu’elles ne sont guère faciles à rattraper quand elles s’enfuient, les commencements du jeune Saül (pas notre apôtre, mais le futur roi d’Israël) en témoignent. La première mission du plus beau des Israélites, si grand qu’il dépasse tout le monde, est de retrouver les ânesses de son père qui se sont égarées. Le jeune homme part avec un serviteur, ils traversent la montagne d’Éphraïm, le pays de Shalisha, le pays de Shaalim, le pays de Benjamin, sans rien trouver. Au pays de Tsouf, le jeune homme, sur le point de renoncer, dit à celui qui l’accompagne : « Allons ! Retournons, de peur que mon père ne laisse les ânesses pour s’inquiéter de nous » (1 Samuel 9,5). Tendre remarque ! Mais son serviteur signale que tout près habite un homme de Dieu qu’il serait peut-être bon de consulter. Voici comment se fit la rencontre entre Saül et le prophète Samuel – averti par Yhwh qu’il avait choisi ce garçon comme futur chef du peuple d’Israël. Par deux fois Samuel assure que les ânesses ont été retrouvées, mais comme on passe à des choses plus importantes on ne saura pas comment elles sont rentrées à la maison. On peut même se demander si elles ne s’étaient pas égarées exprès pour mener droit Saül au prophète qui allait l’oindre.

Dans l’Ancienne comme dans la Nouvelle Alliance l’âne est le moyen de transport privilégié. C’est la monture d’Abraham, celle de la femme et du fils de Moïse, celle de Marie enceinte sur la route de Bethléem, et un ânon la monture de son fils lorsqu’il entre à Jérusalem, comme Zacharie l’avait prophétisé :



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