Elle est pas belle, la vie ? by Vonnegut Kurt Jr

Elle est pas belle, la vie ? by Vonnegut Kurt Jr

Auteur:Vonnegut, Kurt Jr [Vonnegut, Kurt Jr]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Américaine
Éditeur: La Gang©
Publié: 2015-06-23T22:00:00+00:00


Lors de la remise du Carl Sandburg Award, Chicago, Illinois, 12 octobre 2001

L’auteur de l’Indiana rend hommage à des autodidactes

du Middle West qui ont fait des vagues « d’une mer à l’autre ».

Jeune homme, Vonnegut envisagea de devenir responsable

syndical, et il admirait ceux qui partout luttaient pour les

droits des salariés. Membre du PEN International, il lutta

pour les droits des écrivains du monde entier1.

Nous sommes le peuple des Grands Lacs d’Amérique, le peuple d’eau douce, pas le peuple océanique, mais le continental. Quand il m’arrive de nager dans un océan, j’ai l’impression de nager dans du bouillon de poule.

Je vous remercie de cet honneur, même s’il rappelle que je suis loin d’être l’artiste passionné et efficace qu’était Carl Sandburg. Et nous lui sommes sans nul doute reconnaissants de son brouillard, celui qui est entré sur ses petites pattes2.

Mais ce soir semble l’occasion idéale à la fois pour fêter ce que d’autres socialistes américains et lui ont réalisé durant la première moitié du siècle dernier, avec art, éloquence et méthodologie, et pour élever l’estime de soi, la dignité et le sens politique des salariés américains, de notre classe ouvrière.

Que ces salariés, sans condition sociale ni grande instruction ou fortune, soient d’un niveau intellectuel inférieur est formellement démenti par le fait que deux des plus grands écrivains et plus grands orateurs sur les sujets les plus profonds dans l’histoire de l’Amérique étaient autodidactes. Je parle, cela va de soi, de Carl Sandburg, de l’Illinois, et d’Abraham Lincoln, originaire du Kentucky, puis établi dans l’Indiana et enfin dans l’Illinois.

L’un et l’autre, je dois le dire, étaient gens d’eau douce, continentaux comme nous.

Hourra pour notre équipe !

Je connais des diplômés de Yale, de la haute société, qui parlent et écrivent comme un pied.

Le socialisme n’est pas en tant que mot plus malfaisant que le christianisme. Le socialisme n’a pas plus prescrit Joseph Staline et sa police secrète, ni fermé d’églises, que le christianisme n’a prescrit l’Inquisition espagnole. Le christianisme et le socialisme, en réalité, prescrivent tous deux une société régie par le précepte que tous les hommes, femmes et enfants sont nés égaux et ne doivent pas mourir de faim.

Avec Adolf Hitler, soit dit en passant, on en avait deux pour le prix d’un. Il baptisa son parti le parti national-socialiste, le parti nazi. Hitler fit aussi peindre des croix sur ses tanks et ses avions. Le svastika n’était pas un symbole païen, comme tant de gens aiment à le croire. C’était une croix chrétienne de travailleur faite de haches, d’outils.

Concernant les églises fermées par Staline, et celles en Chine aujourd’hui : une telle suppression de la religion était prétendument justifiée par la déclaration de Karl Marx selon laquelle « la religion est l’opium du peuple ». Marx l’a dit en 1844, quand l’opium et ses dérivés étaient les seuls calmants efficaces que quiconque pouvait prendre. Marx en personne en avait pris. Il était satisfait du soulagement provisoire qu’il lui avait procuré. Il remarquait simplement, et ne condamnait en aucun cas, le fait que la religion pouvait aussi réconforter ceux qui étaient en détresse économique ou sociale.



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