Charlie Chaplin by Biographies

Charlie Chaplin by Biographies

Auteur:Biographies [Biographies]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Philippe Rey
Publié: 2016-06-03T22:00:00+00:00


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Retour au bercail

Charles Chaplin était à bord du train de Southampton. Les foules qui l’accueillirent au port étaient moindres qu’il ne l’avait espéré et il éprouva, selon son expression, « un soupçon de déception ». Tout de même, un journal proclama en une : « Le retour du comique : à la hauteur des célébrations de l’Armistice ». Et ce fut le cas.

En arrivant à Waterloo, il se retrouva entouré par des milliers de Londoniens. Tout d’un coup, monta la clameur : « Il est là ! » Les actualités du jour le montrent entouré de policiers, de reporters et de cameramen. La foule fondit sur lui. « Il est là ! Il est là, mais oui. C’est lui ! » Dans My Trip Abroad, Chaplin écrit : « Ça aussi, ça m’excite. Tout dépasse tellement mon attente. J’exulte en secret. » Fendant tant bien que mal la foule qui l’acclame et gesticule, il entend crier : « Bravo, Charlie », ou « Charlie ! Charlie ! Il est là ! Bonne chance à toi, Charlie ! Dieu te bénisse ! » C’était, de la part des Londoniens, un élan d’enthousiasme spontané. Chaplin manqua d’être submergé par l’émotion.

Quand il atteignit le parvis de la gare, il entendit les cloches sonner et découvrit l’océan de mouchoirs et de chapeaux que la foule agitait. Il fut hissé et installé dans une limousine, trois policiers montèrent sur les marchepieds. Il existe une photographie sur laquelle on voit Chaplin debout, entouré par une mer de casquettes en toile, de melons, de canotiers, de chapeaux fleuris. Il prononça un bref discours, qui, naturellement, fut accueilli par un tonnerre d’applaudissements, avant que sa voiture réussisse à prendre le chemin du Ritz. L’hôtel avait été fermé pour empêcher la foule d’envahir le vestibule ; une fois qu’il eut été poussé et tiré à l’intérieur des portes, on le conduisit à sa chambre au pas de course.

La foule le réclamait : il alla donc à la fenêtre, d’où il la salua et envoya des baisers. Puis il prit un bouquet de roses et se mit à les jeter, une à une, aux gens regroupés en bas. Un policier déboula dans sa chambre. « Je vous en prie, Mr Chaplin, c’est bien joli, tout ça, mais ne jetez rien par la fenêtre. Vous allez causer une émeute. Ils vont se monter dessus et se tuer. » Chaplin assistait à un phénomène tout à fait inédit – plutôt : il l’avait créé. Les funérailles de stars du music-hall comme Dan Leno et Marie Lloyd avaient drainé les foules londoniennes, mais la célébrité générée par le nouvel art qu’était le cinéma n’avait aucun précédent dans l’histoire. Personne n’avait jamais fait l’expérience du succès, voire de l’adulation qui déferlait alors sur Chaplin ; il n’y était pas préparé, n’avait reçu aucune formation dans ce domaine. Il devrait s’en accommoder de son mieux jusqu’à la fin de ses jours.

Quoi qu’il en fût, son instinct le poussait à retourner aux rues de son enfance dans le sud de Londres, la où, gamin, il avait joué et travaillé.



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