Charlemagne (768-814) by Bordonove Georges

Charlemagne (768-814) by Bordonove Georges

Auteur:Bordonove, Georges [Bordonove, Georges]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Documents et essais, Biographies, Personnages historiques
Éditeur: Pygmalion
Publié: 2014-12-14T23:00:00+00:00


III

Le palais

Selon la définition de Fustel de Coulanges, le palais « est le terme propre pour désigner à la fois le gouvernement, ceux qui le dirigent et le lieu où il réside ». Il comprenait, outre les princes et les princesses de la famille impériale, un certain nombre de personnages, laïcs et ecclésiastiques, appelés palatins. Il est donc anachronique d’employer, comme je l’ai fait d’ailleurs, les termes de Cour et de courtisans, qui sont postérieurs mais dont la définition est à peu près la même.

Les palatins étaient choisis par l’empereur, en raison des services qu’ils avaient rendus, de leur talent, de leurs connaissances et de leur expérience. Ils formaient le conseil impérial. Leurs attributions étaient étendues, quoique fluctuantes, car Charlemagne les convoquait à son gré, en tout ou partie, selon les nécessités de l’heure et l’importance des mesures qu’il projetait. Ils paraissent avoir été nombreux, sans qu’il soit possible de préciser davantage. Il n’existait dans cette assemblée aucune spécialisation, sinon de fait, comme ce fut longtemps le cas dans le conseil des rois capétiens (la curia regis). Les palatins délibéraient sur toutes les affaires que Charlemagne jugeait opportun de leur soumettre : aussi bien sur celles qui touchaient à la politique extérieure qu’à la politique intérieure, au choix de certains « fonctionnaires » et aux intérêts des particuliers. Le pouvoir impérial était dans son principe absolu. Charlemagne consultait les palatins, mais il décidait en dernier ressort et, quand il présidait cette assemblée, il avait assez d’autorité et de séduction pour imposer ses vues. Mais il avait également assez d’intelligence pour tenir compte des avis exprimés et pour infléchir ses décisions en conséquence. Les palatins formaient d’ailleurs l’assise de son pouvoir. Ils étaient les successeurs directs de ces fidèles, amis et vassaux, qui avaient assuré l’émergence des Pipinnides et l’accession au trône de Pépin le Bref, en sorte qu’on a pu employer à leur égard le terme de clan. Ils avaient contracté envers Charlemagne un lien personnel très puissant. Leur fidélité devait être totale. Ils s’engageaient à observer le secret, à délibérer sans haine, sans parti pris, sans crainte des menaces, à ne pas recevoir de présents, à oublier, le cas échéant, leur parenté, bref à ne considérer que l’intérêt de l’empereur et de l’empire. Quand l’un d’entre eux violait cet engagement, on l’excluait. Or c’était un grand honneur que d’être palatin et une position avantageuse. On connaît le nom des palatins les plus en vue : Adalhard, qui était fils de Bernard, frère de Pépin le Bref, dont on vantait « l’esprit avisé, la décision rapide, l’éloquence abondante » ; Guillaume de Toulouse, lui aussi cousin de Charlemagne et qui avait été élevé au palais ; Angilbert, issu d’une grande famille franque et, comme le comte Guillaume, éduqué par des maîtres recrutés par Charlemagne. Parmi les jeunes gens formés à l’école impériale, on choisissait les meilleurs. Ils devenaient palatins « stagiaires », avant de prendre part aux délibérations. Selon la nature des affaires évoquées, Charlemagne agrégeait à son conseil des



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