2023 - Mort à l'appel ! by Bloch Didier

Auteur:Bloch, Didier [Bloch, Didier]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
Publié: 2023-09-03T23:00:00+00:00

Chapitre 21 : 8 octobre 2021

Le poêle était presque éteint lorsque Ombeline entra dans la cuisine. Le soleil était encore loin de se lever et il était temps de remettre des bûches. Elle n’avait pas très bien dormi, les histoires de sa voisine lui prenaient la tête. Ce n’étaient pourtant pas ses affaires et elle avait bien assez de ses soucis financiers. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’y penser. Patou l’avait suivie dans la cuisine et attendait gentiment sa gamelle. Il fut le premier servi, Ombeline mit ensuite son café à chauffer. Sa longue robe de chambre touchait le sol, ses pantoufles à pompons aux pieds, une chaude et épaisse veste de laine en guise de châle sur les épaules, elle avait du mal à se réchauffer. Il était quatre heures du matin. La nuit ne fut pas réparatrice, mais il lui fallait penser aux bêtes avant elle-même. Elle se coupa une large tranche de pain, la beurra abondamment et versa le café dans le bol. Assise au bout de la table, les yeux encore ensommeillés, Ombeline réfléchissait au « don » de sa jeune amie. La savoir embarquée dans cette aventure sur le net la travaillait. Hier, après leur escapade à Chambéry, elles en avaient discuté. Apolline devait répondre à plusieurs demandes et elle, la fermière, les pieds bien sur Terre, ne la croyait pas capable de gérer tout cela. Surtout d’un point de vue psychologique. Bien sûr, elle n’avait pas fait d’études poussées, mais elle avait appris à vivre avec les gens, les comprendre, les écouter, lire leur gestuelle, et Apolline n’avait pas les épaules pour une telle chose. Son esprit allait disjoncter, perdre pied et elle finirait folle. C’était le sentiment d’Ombeline. Patou vint poser sa tête sur ses pieds, sous la table et cela la sortit de ses ruminations. Elle regarda l’heure et il était temps de se préparer. La douche puis les bêtes. Ensuite ce serait le tour de la camionnette.

Les chèvres n’avaient fait aucun problème pour aller jusqu’au champ, les volailles avaient, pour leur part, obéi à leur horloge naturelle et s’étaient égayées toutes seules dans le pré. Après avoir bien vérifié et garni les mangeoires et abreuvoirs, Ombeline retourna chez elle. Le tri des fromages destinés au marché terminé, elle s’autorisa une courte pause-café. Sa voisine ne sortait pas de son esprit. N’y tenant plus elle l’appela. Il était presque huit heures du matin et, bien entendu, personne ne décrochait. Elle abandonna l’idée et décida de nettoyer l’enclos des chèvres. Une bonne heure était passée lorsqu’elle retourna dans sa cuisine. Le téléphone sonna.

- Allo, oui ?

- Salut Ombeline. C’est ta voisine.

- Oui. Je t’ai appelée tout à l’heure. Comment ça s’est passé hier ?

- Très bien. Pas de morts dans les années à venir.

- Sur les quatre ?

- Sur les douze tu veux dire et 1750 messages.

- Douze ? 1750 messages ?

- Rassure-toi. Qu’il y en ait deux ou trente, ce n’est pas plus éprouvant. Tous les messages ne sont pas des demandes

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