Vingt pas dans l'inconnu by Richard Bessière

Vingt pas dans l'inconnu by Richard Bessière

Auteur:Richard Bessière [Bessière, Richard]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: FNA 0060
Publié: 1955-01-27T23:00:00+00:00


CHAPITRE IX

Rien ne pouvait s’opposer à notre course, d’autant plus que nous venions de donner une démonstration de notre supériorité. Les malheureux devaient se demander par quel prodige nous avions pu les abattre aussi facilement, mais il n’était pas question de se pencher sur ce problème pour le moment.

La surprise nous cloua sur le sol en arrivant devant la sphère. Julius tendit le doigt et murmura :

— Qu’est-ce que ça veut dire ?

Le panneau était ouvert. Nous ne savions que penser lorsque quatre personnages se montrèrent à l’ouverture et sortirent.

J’avais déjà épaulé, mais Julius m’arrêta d’un geste.

— Attendez, ordonna-t-il.

Les nouveaux arrivants étaient tombés à genoux, et tendaient leurs mains vers nous, semblant nous implorer.

Ce n’était pas le moment de faire des discours. D’ailleurs nous étions armés et les pauvres diables ne paraissaient pas dangereux.

Julius fit entrer tout le monde dans la sphère, fit signe aux quatre inconnus de pénétrer également et ferma la porte extérieure. Dès que nous fûmes tous réunis, il poussa un profond soupir :

— Je crois que nous venons de l’échapper belle. Le mieux est, je crois, de mettre notre appareil hors de portée de ces gens-là. On ne sait jamais.

La sphère prit rapidement de la hauteur, pilotée par Mallone qui l’immobilisa bientôt au-dessus de la cité. C’est alors que Julius considéra quatre passagers clandestins.

Ils faisaient vraiment pitié à voir. Les mains jointes, ils paraissaient nous implorer et nous tenaient de longs discours dont nous ne pouvions comprendre un traître mot.

Comme nous nous trouvions en dehors du temps et de l’espace, nous avions tout loisir de nous occuper des choses secondaires, et Julius, d’accord avec Douglas, Gregory et Roland, émit la prétention d’arriver à parler la langue de ces pauvres diables.

J’observais les quatre personnages, qui paraissaient maintenant plus rassurés, et j’eus l’impression qu’ils devaient être, malgré leur degré de civilisation retardataire, d’une intelligence remarquable, car ils furent les premiers à demander par signes d’où nous venions. C’est du moins ce que je crus comprendre.

Julius les conduisit devant un des hublots et leur montra le ciel où brillaient d’innombrables étoiles. Il se mit ensuite en devoir, en s’exprimant à l’aide de signes, de leur expliquer que nous venions d’un monde autre que le leur. C’était assez ardu, et je me demandais ce que devaient en conclure les quatre indigènes. Certainement, ils ne devaient rien comprendre à ces gestes mystérieux.

Judy, qui se trouvait à côté de moi (décidément nous sympathisions de plus en plus) me dit :

— Si nous avons la chance d’être tombés sur des savants ou sur des érudits, il nous sera facile de leur expliquer notre provenance !

A ces mots, je bondis :

— Vous supposez vraiment que ces quatre pauvres bougres…

— Vous avez tort, Howard, de confondre le progrès mécanique avec l’intelligence humaine. Que nos théories ne soient pas répandues chez eux, je suis bien forcée de l’admettre, mais n’oubliez pas que chez nous, le philosophe grec Leucippe, qui vivait quelques siècles avant Jésus-Christ, considérait que toute chose était composée d’une infinité de particules extrêmement petites et animées d’un mouvement éternel.



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