Marianne T2- et l'inconnu de Toscane by Juliette Benzoni

Marianne T2- et l'inconnu de Toscane by Juliette Benzoni

Auteur:Juliette Benzoni [Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman historique
Publié: 2011-11-18T22:25:03+00:00


8

UNE AUSSI LONGUE ATTENTE

Le temps semblait arrêté, pour Marianne, enfermée dans sa maison, par prudence autant que par manque total d’envie de sortir, les jours se succédaient, tous pareils, sans que rien ne vînt troubler la désespérante monotonie. La seule différence résidait en ce que le lendemain était plus long encore que le jour présent et le surlendemain pire que les deux précédents. Comme une impitoyable goutte d’eau, l’incertitude minait Marianne, changeant peu à peu son attente en angoisse...

Parti depuis plus de quinze jours, Gracchus n’avait pas encore reparu et cela devenait inexplicable. S’il avait chevauché nuit et jour comme il l’avait annoncé, il avait dû atteindre Nantes très rapidement... trois jours au plus. Remettre la lettre au consul des Etats-Unis ne demandait pas non plus beaucoup de temps et, en une bonne semaine, il aurait dû être rentré. Alors, pourquoi ce retard ? Que s’était-il passé ?... Les journées de Marianne s’écoulaient toutes dans un petit salon du premier étage, dont les fenêtres donnaient sur la cour d’entrée et sur la rue de Lille, à épier les bruits de la rue. Le pas d’un cheval lui faisait battre le cœur plus vite, laissant une déception quand il s’éloignait. C’était pire encore lorsqu’il s’arrêtait et quand le son un peu fêlé de la cloche d’entrée se faisait entendre. Marianne alors se jetait vers la fenêtre mais se retirait presque aussitôt, les larmes au bord des yeux parce que ce n’était pas encore Gracchus.

Les nuits devenaient peu à peu infernales. Marianne ne dormait plus qu’à peine et très mal. La claustration volontaire, l’absence d’exercice physique, son état et l’anxiété chassaient le sommeil. Elle usait ses interminables heures d’insomnie à échafauder toutes sortes d’hypothèses, plus folles les unes que les autres, touchant Gracchus. La plus affreuse de toutes celles qui la laissait tremblante et baignée de sueur dans son lit brûlant étant que le pauvre garçon avait dû être victime d’une attaque. Les routes étaient peu sûres, infestées de brigands malgré la sévère police impériale. Un cavalier solitaire était une proie facile et il y avait tant de broussailles où l’on pouvait laisser pourrir un corps sans que l’on s’en aperçût avant des semaines. Marianne s’affolait à la pensée que, s’il était arrivé quelque chose à son fidèle cocher, personne ne viendrait le lui dire. Elle attendait peut-être en vain le retour d’un ami dévoué et une réponse qui ne viendrait jamais.

Une seule éclaircie dans toute cette grisaille : de Compiègne, Napoléon lui avait fait parvenir un court billet dont l’écriture avait accéléré la course de son sang mais dont la teneur l’avait laissée désenchantée :



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