Vingt mille lieux sous Paris by Basile Cenet

Vingt mille lieux sous Paris by Basile Cenet

Auteur:Basile Cenet [Cenet, Basile]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2015-09-13T22:00:00+00:00


Le comptoir de « À la Hague Bar », bar souterrain et clandestin installé sous le Trocadéro. Le cinéma et les salles annexes se trouvent plus loin.

Photo : © Nomad : http://dead-cities.org

LE STAKHANOVISME

DU MARTEAU-PIQUEUR

OÙ L’ON SE LANCE À CORPS

PERDU DANS LA PERFORATION

DE NOUVELLES GALERIES

J’ai su très rapidement en descendant dans les catacombes que j’allais devenir ce que nous appelons un creuseur, quelqu’un qui ouvre des chatières pour trouver de nouvelles galeries, de nouvelles salles et de nouveaux accès. De manière générale, tout chantier débute par un travail de repérage très précis sur les plans et sur le terrain. L’art du creusage, car c’en est un, repose là-dessus, le reste n’est qu’une question de motivation et d’organisation. J’insiste sur ce dernier point car parfois la logistique à déployer, de manière clandestine, est considérable. Il faut aussi faire en sorte que le moral de tout le monde reste au plus haut même lorsque le chantier commence à traîner un peu sur la longueur, de plusieurs semaines à plusieurs mois. Les choses ne se passent pas toujours exactement comme on l’avait prévu quand on creuse de nouvelles chatières puisque l’on crée quelque chose de totalement nouveau, sans modèle et sans guide. C’est un peu comme couper à travers champs en suivant un azimut à la boussole, il est très rare que le chemin, pourtant évident sur la carte, ne soit pas semé d’embûches. La recette à suivre pour percer une chatière se résume à une base de topographie précise, un soupçon de trigonométrie, une once de géologie et surtout beaucoup d’huile de coude. Vient ensuite l’aspect matériel, mais contrairement à ce que l’on peut penser il est secondaire ; il faut commencer par définir une idée et ensuite vérifier qu’on a toutes les cartes en main. Si ça n’est pas le cas il sera toujours temps de faire en sorte que ça le devienne, en s’équipant si nécessaire. Pour ce faire, ma bande de creuseurs déjantés et moi avons rapidement choisi la méthode gratuite en nous dédouanant de tout aspect juridico-légalo-pénible, sans jamais porter préjudice à d’autres qu’à de grandes entreprises n’étant pas affectées par le faible impact de nos activités. Nous progressons à des niveaux parallèles, au sens propre comme au sens figuré, dans les sous-sols et de façon un peu marginale… Nous ne nous demandons jamais si ce que nous sommes en train de faire est interdit, nous n’y pensons simplement pas, ce qui nous permet de jouir d’une liberté d’action absolue. Cela dit, nous ne nuisons à personne. La terre continue de tourner pendant que nous creusons des tunnels sous vos pieds.

J’ai pour ma part très vite décidé de m’équiper. Je me promène toujours dans les catas avec un marteau burin dans le sac, au cas où, et parfois un perforateur. Le premier que j’ai eu est un Hilti TE6A sur batteries que je me suis fait offrir, pour de vrai. Aussitôt reçu, j’ai acheté quelques mèches de différents diamètres et de différentes longueurs pour aller avec, dont deux mesurant un mètre.



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