Vercingétorix by Jean-Michel Thibaux

Vercingétorix by Jean-Michel Thibaux

Auteur:Jean-Michel Thibaux [Thibaux, Jean-Michel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: 2015-12-04T15:03:30.171000+01:00
Éditeur: Plon
Publié: 2000-12-11T23:00:00+00:00


— Où est Astya ? s’inquiéta Vercingétos après avoir pénétré dans la vaste demeure de Corréos.

— Elle arrive, répondit Talmat. Le Grec lui montre les boutiques.

Un pli barra le front de l’Arverne. Corréos partit d’un éclat de rire.

— Elle va écorner tes économies.

— Maudit soit ce Grec !

— Qu’importe, puisque toutes les richesses de la Gaule te sont acquises. On dit que les druides carnutes accumulent beaucoup d’or ces derniers temps pour un certain Gaulois en exil à la recherche d’un trône.

— Tu sais beaucoup de choses, Corréos.

— Tu n’ignores pas que je me suis engagé aux côtés de Lexo l’archidruide le jour où tes parents ont été sacrifiés à Taranis, murmura-t-il. Je leur ai moi-même envoyé de l’or, sacrifiant mes richesses, c’est pour cette raison que tu me vois vêtu comme un simple Gaulois.

Vercing voulut l’interroger, mais Corréos posa un doigt en travers de sa bouche. Des hommes et des femmes pénétraient dans la salle d’apparat pour les saluer. Chacun regardait l’Arverne avec intérêt ; les femmes surtout.

— Mon peuple t’a adopté, dit Corréos en faisant signe aux serviteurs d’apporter du vin et de la cervoise.

Vercingétos sourit. La salle se peupla de nobles Rotomagusiens, de farouches Diablintes, d’une délégation de Redons, de prêtresses Ésuviennes, d’un clan de Santons et de Nitiobriges venus de la lointaine Burdigala(41). Astya apparut à son tour avec Antigone. Le Grec avait réussi. Un collier brillait sur la poitrine de la jeune femme ; il était lourd, fait de plaques d’or et de tourmalines serties dans la masse, d’or aussi la tête de dieu oriental suspendue au bijou.

Astya jeta ses yeux à droite et à gauche et s’évertua à marcher lentement au milieu de l’assemblée.

— À la beauté ! avoua Corréos en levant son cratère vers elle.

— À la beauté ! reprirent les Arvernes.

On suivit la progression de la princesse barbare vers la table d’honneur et les femmes virent avec quel désir Vercingétos la contemplait. Il lui tendit un hanap de vin qu’elle but d’un trait avant de l’embrasser. On demanda à boire et à manger, quelques excités frappèrent du poing sur les tables.

— Tu es de bonne compagnie, princesse, dit Corréos en attirant à lui l’une de ses épouses.

— C’est un cadeau, dit Astya en caressant le collier sous les yeux de Vercingétos.

— Vraiment un cadeau ? demanda ce dernier en fronçant les sourcils.

— Le Grec me l’a offert aux noms des habitants de Lutèce.

Vercingétos chercha Antigone du regard et le trouva au centre d’un groupe de guerriers qui n’avaient pas pris place parmi la centaine d’invités de Corréos.

Il se leva, traversa la pièce couverte de nattes, agrippa Antigone par la tunique et le contraignit à le suivre.

— Où m’emmènes-tu ? bredouilla le marchand livide.

— Sur les bords de la Sequana contempler le clair de lune !

— Je ne suis pas un adorateur d’Isis, noble Vercingétos.

— Moi je sacrifie à Borvo ! répondit Vercingétos.

Le Grec mollit entre les bras du Gaulois. Il lui était arrivé d’assister à une cérémonie en l’honneur du Dieu des eaux qui se terminait par la noyade d’une victime.



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