Unis par le destin by Bianchin Helen

Auteur:Bianchin, Helen [Bianchin, Helen]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance
Publié: 2013-07-27T08:59:33+00:00

8.

— Tu sais, Graziella est parfaitement capable de s’occuper de Ben, dit Dante.

C'était le lendemain soir. Le 4x4 venait de quitter le sentier menant au domaine pour s’engager sur la route départementale. Taylor regardait défiler le paysage, succession de vignes et de champs bordés de cyprès. Le ciel opalescent changeait constamment de teintes à mesure que le soleil descendait à l’horizon. Ici, en été, son coucher perdurait bien plus tard qu’à Sydney, et Taylor prenait plaisir à ce moment magique où l’obscurité gagnait progressivement sur la lumière.

— Je ne me fais pas de souci pour ça, répondit-elle après quelques secondes.

— Et pourtant, tu n’es toujours pas détendue.

— Il n’est pas facile de l’être en ta compagnie, avoua-t-elle.

S'il savait à quel point c’était un euphémisme !

— Et cela te tracasse ?

Elle le voyait venir, mais elle ne rentrerait pas dans son jeu…

— Ne t’attends pas à ce que je flatte ton ego, dit-elle un peu abruptement.

— J’admire ta franchise, répondit-il.

— Tu peux compter dessus.

Elle aurait aimé répondre à ses taquineries avec humour, si seulement elle s’était sentie suffisamment à l’aise.

Le regard de Dante se fit un instant songeur, et il changea de sujet.

— Ce sont des amis à moi qui tiennent la trattoria où nous dînons. Ce n’est pas loin d’ici, dans le prochain village.

A l’entrée d’un bourg, il gara la voiture et ils descendirent. De nouveau, il la prit par la main et la tint avec une fermeté un peu excessive, comme pour la décourager d’avance de dégager ses doigts.

Taylor eut l’impression de remonter dans le temps comme ils grimpaient la petite rue aux pavés inégaux, bordée de maisons anciennes dont le soleil couchant teintait les toits de rose orangé. Quelques personnes étaient attablées aux terrasses des cafés, discutant avec animation, buvant du café ou du vin, fumant leur cigarette. Dans l’air flottaient des odeurs de cuisine à l’ail et aux épices.

Sur leur passage, Dante fut hélé par une voix masculine. Il s’arrêta pour saluer celui qui l’interpellait ainsi et fit les présentations. Sous des dehors très simples, Taylor soupçonna une sorte de sophistication chez cet homme. Elle sentit sur elle son regard appréciateur et la connivence masculine qu’il impliquait. C'était tout à la fois gênant et flatteur.

— C'est un de tes associés ? s’enquit-elle tandis qu’ils s’éloignaient.

— Et un ami d’enfance. Carlo possède un vignoble à quelques kilomètres du mien.

Ils arrivaient au restaurant, une charmante auberge avec une terrasse sous un toit de figuiers. Ils traversèrent la salle.

— Tu vas voir, c’est divin, ici, dit Dante. Mariangela est très réputée pour ses gnocchi, je te les recommande.

— Per la Madonna ! tonna soudain une voix de basse. Mariangela, viens vite !

Un bonhomme d’une corpulence impressionnante se précipita sur Dante et le serra dans ses pattes d’ours, tout en s’exclamant dans un italien dont elle comprit surtout les superlatifs. Mariangela apparut sur le seuil de la cuisine, poussa un grand cri et se précipita à son tour.

Dante la souleva dans ses bras en riant et la fit tournoyer avant de la reposer à terre, sous les yeux ébahis de Taylor.

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