Une parenthèse dans ta vie... by MARJORIE LEVASSEUR

Auteur:MARJORIE LEVASSEUR [Levasseur, Marjorie]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: MARJORIE LEVASSEUR
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

22— Bienvenue

Après un bref passage aux urgences, on avait installé Clémence dans une chambre d’un autre service pour la garder en observation quelques heures. Les médecins voulaient être certains que l’œdème qu’elle avait à l’arrière du crâne se résorberait normalement. Il était donc convenu qu’elle pourrait sortir le 15 juillet au matin. Ce jour-là, Fatou ramena quelques affaires à Clémence pour qu’elle se prépare avant qu’elle ne la conduise à sa nouvelle demeure.

Clémence n’en avait pas cru ses oreilles quand son amie lui avait dit que Fred avait pris l’initiative de déménager ses affaires pour l’installer dans sa chambre d’amis.

— Mais... et ses précieuses règles ? avait demandé Clémence.

— Les règles sont faites pour être transgressées, tout le monde le sait, lui avait répondu Fatou en lui faisant un clin d’œil.

Fred était revenu la voir quand Laurent l’avait ramené en voiture à l’hôpital. Il lui avait souhaité bonne nuit et elle ne l’avait pas revu depuis.

Avant son départ, on avait prescrit à Clémence des antalgiques au cas où les douleurs à la tête reviendraient en force. Elle n’avait pas besoin de revenir pour faire retirer les fils, ceux-ci se résorbant d’eux-mêmes au bout de trois semaines, un mois maximum.

Fatou prit donc la route, Clémence à ses côtés, en direction de la rue André Labrunette. La moto de Fred n’était pas garée devant le portail. Clémence sortit de la voiture et se tourna vers Fatou.

— Il n’est pas là ?

— Non, il avait quelques courses à faire pour le bar, dit Fatou simplement.

— Et il fait comment pour les transporter ? Il n’est pas livré habituellement ?

— Mais dis-moi, c’est un interrogatoire ou quoi ? Je te dis juste ce qu’il m’a dit, moi, point barre.

— Il m’évite, c’est ça ?

— Mais qu’est-ce que tu vas chercher ! Il t’installe chez lui, pas très malin pour quelqu’un qui veut t’éviter, tu ne penses pas ? se moqua Fatou.

— Vu comme ça évidemment, dit Clémence, peu convaincue.

— Bon, on rentre ou on reste devant le portail ? J’ai des courses dans le coffre et certaines choses ont besoin d’être mises au frais, figure-toi.

— Parce qu’il te fait faire ses courses ?

— Rhô, mais tu es impossible aujourd’hui, toi ! Ta tête a cogné trop fort j’ai l’impression, plaisanta-telle. Va m’ouvrir la porte, s’il te plaît dit-elle en lui lançant les clés.

Clémence, surprise, les rattrapa de justesse. C’était la première fois qu’elle franchissait ce portail, la première fois qu’elle allait pénétrer dans l’antre de Frédélian Maurisse. Arrivée devant la porte d’entrée, elle eut soudain un peu le trac.

— Bon, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ? s’impatienta Fatou. Ils sont lourds ces sacs !

Clémence réussit tant bien que mal à glisser la clé dans la serrure. Quand elle ouvrit la porte, elle fut submergée par d’agréables effluves de pins des landes. L’entrée était meublée sobrement, sans fioritures inutiles. Fatou passa devant elle et se dirigea vers une pièce qui s’avéra être la cuisine. Et quelle cuisine ! La pièce en elle-même était aussi grande que le studio de Clémence... en plus rangée. Clémence fut en effet surprise par l’ordre qui régnait dans cette pièce.

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