Une cage en enfer by Tania Carver

Une cage en enfer by Tania Carver

Auteur:Tania Carver [Carver, Tania]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier/thriller/espionnage
Éditeur: Ixelles Éditions
Publié: 2012-05-24T22:00:00+00:00


57

Marina entra dans le bureau principal du MIS. Et, quelque part, cela la gênait.

D’habitude, lorsque l’équipe travaillait sur une affaire importante, leurs réunions se tenaient dans le bar, on faisait venir des gens de l’extérieur, que l’on briefait soigneusement sur l’avancée de l’enquête. Tout était fait pour optimiser les recherches des policiers et des experts. Mais, pas cette fois. Il semblait à Marina que Glass s’opposait activement à cela. Qu’il tentait de fondre deux enquêtes en une, et de façon aussi drastique que possible. Et, d’après elle, ce n’était pas la réduction de budget, la cause. C’était comme si l’équipe de Phil était sanctionnée pour une faute quelconque.

Ses hommes continuaient de travailler dur, mais il semblait manquer quelque chose. Et Marina devait admettre qu’elle savait ce que c’était.

Phil. Ou, tout au moins, sa façon de diriger son équipe.

Il paraissait absent, loin du bureau, et cela de différentes façons. Elle ne savait toujours pas ce qui le perturbait. Au début, elle avait cru que c’était leur relation qui lui posait un problème. Mais, en le voyant au travail, elle avait constaté que c’était plus profond que cela. Il semblait distrait, marmonnait au lieu de donner des ordres clairs. Il était absent quand il devait être présent.

Et Marina se disait qu’elle ne pouvait plus travailler dans de telles conditions.

Elle prit son téléphone. Appuya sur une des touches raccourci. Et attendit.

Il décrocha.

– Salut, lui dit-elle. Où es-tu ?

– À la maison.

– Comment ? Qu’est-ce que tu fais à la maison ?

– Je… euh…

– Tu, quoi ?

– Je me suis trempé de la tête aux pieds. J’ai dû me changer.

Elle posa la question qui lui semblait la plus évidente :

– En faisant quoi ?

– En poursuivant un suspect. À l’hôtel. Enfin, je pense qu’il s’agissait d’un suspect. Mais, il… oui…

– Phil, il faut qu’on parle, soupira-t-elle.

Silence.

– Sincèrement.

Elle tourna le dos à la salle et se couvrit à demi la bouche de façon qu’on ne l’entende pas.

– Quoi qu’il se passe, tu dois m’en parler, ajouta-t-elle.

Phil ne répondit rien.

D’une voix encore plus basse, Marina souffla :

– Je pensais d’abord que c’était à cause de nous deux. Mais j’ai vu comment tu étais, au travail. Et, je sens qu’il y a quelque chose. Tu dois me parler. Quoi qu’il se passe, il faut que tu me parles.

Puis, dans un murmure, elle précisa :

– Quelle que soit la galère où tu te trouves, on y est ensemble, tu te rappelles ?

Un long moment passa, puis il lâcha :

– Oui, tu as raison, je… Je ne sais pas… je… ne sais pas…

– Eh bien, au moins on communique.

– Oui, l’entendit-elle dire. Oh, Dieu…

– Écoute, lui dit-elle, on n’a pas besoin d’en parler maintenant. On attend un peu plus tard, d’accord ?

– Marina, tu ne comprends pas. C’est… je ne sais pas.

– D’accord, on va discuter de tout ça. On va s’expliquer.

Nouveau silence, au bout du fil.

– Glass m’est tombé dessus, tout à l’heure.

– Génial. Qu’est-ce qu’il voulait ?

– Parmi d’autres choses, je ne suis pas assez élégant. Il faut que je fasse un peu plus flic dans ma façon de m’habiller.



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