Tome 2 Lili by Lina Savignac

Auteur:Lina Savignac [Savignac, Lina]
La langue: eng
Format: epub
ISBN: 9782923447209
Éditeur: Éditions la Caboche
Publié: 2007-12-19T05:00:00+00:00

Enfin le charme de Florence, pays des Médicis et des Grands-Ducs! Cette ville tire-t-elle sa beauté de la magie, celle qui inspire chaque bâtiment et ressuscite l’époque des riches marchands de la République florentine? Et ce Ponte Vecchio, si vieux qu’on dirait qu’il enjambe l’Arno depuis toujours, réunissant les palais Pitti et Vecchio, et qui nous replonge dans l’effervescence de la Renaissance italienne. Ici, la richesse de l’histoire s’inscrit à chaque coin de rue et les ruelles étroites cachent encore des intrigues dignes de Machiavel. Confortablement installée à l’Hôtel Fiorentino, Lili se prend à rêver du temps des chevaliers, des puissants et des gueux. Comment rester insensible au charme de Florence? Cette cité a donné naissance à un mouvement architectural qui a balayé l’Europe entière. Et dire que ce sang florentin bout dans les veines de son Rosario, qui n’a d’ailleurs qu’une envie, se noyer dans cette ville.

Une grand-tante, sœur du vieux Vittorio, vit toujours sur la rive de l’Arno et le grand-père a fait promettre à Rosario de rendre visite à Albertina Capoletti. Cérémonieusement, le septuagénaire a remis à son petit-fils un coffret destiné à sa sœur et contenant une poignée de terre de son nouveau pays. Mais Albertina peut patienter jusqu’à demain.

— Allez, madame Capoletti, cessez de flâner et de rêvasser, une cité perdue nous attend, déclare Rosario en tirant Lili d’un fauteuil confortable. À nous de découvrir ce trésor délaissé par Vittorio.

Le symbole de la Toscane, n’est-il pas la célèbre cathédrale Santa Maria del Fiore et son dôme octogonal? Alors, autant lui rendre hommage dès maintenant. Au premier abord, la grande place surprend par sa petitesse. De marbre blanc de Carrara, vert de Prato et rouge de Sienne, les bâtiments historiques semblent prendre tout l’espace disponible et il devient difficile de se frayer un chemin vers le baptistère ou le campanile. Lili et Rosario suivent pas à pas une longue queue de visiteurs étrangers pressés d’admirer l’œuvre de Brunelleschi. Semblables à un immense trèfle, les trois nefs sont couronnées par la fleur du dôme. Le coup d’œil, de l’intérieur, coupe le souffle. Du marbre, des sculptures, des fresques et cette coupole qui défie le ciel n’en finissent pas de fasciner.

— Et dire que ta famille vient de cette ville, murmure Lili. Jamais je ne l’aurais imaginé si belle.

— Laisse-moi faire un vœu, prie Rosario. Lorsque je mourrai, ramène mon corps ici même, dans la terre qui a vu naître les Capoletti.

— Tais-toi, tu me donnes des frissons. A-t-on idée d’être aussi lugubre? Sortons.

Le Ponte Vecchio ne rend pas Rosario moins triste. Pourquoi tant de vague à l’âme quand la vie éclate de toute part? Lili entraîne son mari vers les boutiques d’orfèvrerie formant un corridor le long du vieux pont. Dans ces commerces suspendus, la richesse et le raffinement s’affichent sur fond de velours. Lili ne possède pas assez d’yeux pour voir tous ces étalages qui rivalisent les uns avec les autres, s’arrachant la clientèle argentée. Rosario plonge sa main très profondément dans sa poche, en retourne le fond, puis se ravise, la remet à l’endroit pour en tirer quelques lires.

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