TDAH? by Jean-Claude St-Onge

TDAH? by Jean-Claude St-Onge

Auteur:Jean-Claude St-Onge [St-Onge, Jean-Claude]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Écosociété
Publié: 2015-09-03T04:00:00+00:00


Les études de jumeaux et le concept d’héritabilité

Chez les vrais jumeaux, lorsque l’un des deux a reçu un diagnostic de TDAH, la probabilité que l’autre reçoive le même diagnostic est plus élevée que chez les faux jumeaux. Cette corrélation s’appelle le taux de concordance.

Gonon signale qu’une vingtaine d’études ont découvert des taux de concordance de l’ordre de 70 à 80% entre vrais jumeaux, alors que ce taux varie entre 30 et 50% pour les faux jumeaux. Une formule mathématique plus ou moins complexe et plus ou moins mystificatrice transforme cette différence en pourcentage. Dans le cas qui vient d’être présenté, cette formule établit le taux de concordance à 80%. Ce serait la preuve que le TDAH a une héritabilité considérable41.

Le concept d’héritabilité pose plusieurs problèmes. Tout d’abord, l’héritabilité et l’hérédité sont deux choses différentes. Une héritabilité de 80% ne signifie pas que 80% des TDAH ont une cause génétique. En effet, plusieurs maladies infectieuses, dont la tuberculose, ont une héritabilité de 70 à 80% et la tuberculose n’est pas une maladie génétique42.

Deuxièmement, pour attribuer la plus grande similitude de comportements des vrais jumeaux aux gènes, il faut supposer que les environnements des vrais jumeaux et des faux jumeaux de même sexe sont identiques, c’est-à-dire qu’ils ont le même degré de ressemblance. C’est ce qu’on a appelé l’hypothèse des «environnements égaux43». Selon cette hypothèse, si les environnements des vrais et des faux jumeaux se ressemblent autant les uns que les autres, il faut attribuer les similitudes de comportement entre vrais et faux jumeaux aux gènes. En effet, les vrais jumeaux ont les mêmes gènes, à tout le moins à la naissance, alors que les faux jumeaux ne partagent que 50% de leurs gènes.

Or, il a été démontré que l’hypothèse des environnements égaux est fausse. Les vrais jumeaux passent plus de temps ensemble que les faux jumeaux, ils se ressemblent davantage et ont plus tendance à être traités pareillement. C’est ainsi que 91% des vrais jumeaux ont éprouvé une forme de confusion identitaire, contre 10% pour les faux jumeaux. Les vrais jumeaux sont plus susceptibles (73%) d’être inséparables durant l’enfance que les faux jumeaux (19%)44. Par ailleurs, les études ont montré que les faux jumeaux se ressemblent davantage que les frères ordinaires, bien que les frères ou sœurs ordinaires et les faux jumeaux partagent 50% de leurs gènes.

Troisièmement, si les environnements des vrais jumeaux présentent davantage de similitudes que ceux des faux jumeaux, il existe également une tendance consistant à exagérer les ressemblances entre vrais jumeaux. Deux études récentes, employant des méthodes plus raffinées (tests psychométriques pour mesurer la ressemblance entre jumeaux, meilleure échelle d’évaluation pour les parents) ont abouti à une héritabilité de 30%, ce qui est statistiquement non significatif45.

En fin de compte, la question qui est posée est celle des parts respectives de l’environnement et des gènes dans une caractéristique donnée. Si on disait que la taille est génétique à 60% et environnementale à 40%, faudrait-il croire que les gènes d’une personne mesurant 2 mètres sont responsables de 1,20 mètre



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