Histoire politique de l'affaire by Histoire de France - Affaire Dreyfus

Histoire politique de l'affaire by Histoire de France - Affaire Dreyfus

Auteur:Histoire de France - Affaire Dreyfus [Dreyfus, Histoire de France - Affaire]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


En octobre, le monde socialiste prend tout de suite au sérieux les rumeurs de complot militaire, bien plus que ne le font les radicaux, et il est difficile de savoir pourquoi. S’en estiment-ils les premières victimes désignées ? Ou saisissent-ils au bond un prétexte un peu léger pour faire un pas vers l’unité, le péril supposé noyant les divergences ? Depuis le 4 octobre, les appels se multipliaient en faveur d’une réaction commune ; Guesde finit par prendre le 14 l’initiative de convoquer l’ensemble des forces socialistes, journaux et groupes de toute nature, à une réunion le 16 à la salle Vantier, avenue de Clichy108. L’événement est entré dans la mythologie du socialisme français comme le premier pas décisif sur le chemin, encore bien long, de l’unité et c’est aller un peu vite en besogne, car les divergences s’expriment ouvertement salle Vantier, mais incontestablement la réunion a une dimension œcuménique inédite qui exerce une séduction puissante sur la base. Jaurès préside, assisté de Brousse et Guesde, ce qui symbolise assez bien la variété de la mouvance. Le dernier ouvre la discussion et trace aussitôt les limites de la manifestation : il ne s’agit pas de réaliser l’union définitive mais de créer « un terrain d’entente et d’action momentané ». Il est écouté : on renonce à élaborer un manifeste, car, comme le dit naïvement la Petite République, « dans un manifeste pourraient se produire des divergences de doctrine, mieux vaut les éviter », et l’on se contente d’un ordre du jour qui vaut par sa seule existence et non par sa teneur sans surprise (signent dix groupements et sept journaux). On refuse aussi de nommer un comité directeur, afin (on cite toujours la Petite République et son compte rendu extasié) de « sauvegarder l’autonomie complète des diverses organisations », ce qui veut dire que personne ne veut aller trop loin dans la voie unitaire, et l’on se contente de créer un Comité de vigilance formé de deux représentants par entité pour veiller au grain, étant entendu que les décisions devront s’y prendre à l’unanimité. Chaque groupe dispose donc d’un droit de veto dans cette diète polonaise, qui, dès lors, ne va strictement rien faire.



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