Steve Bannon: L'homme qui voulait le chaos by Fiammetta Venner

Steve Bannon: L'homme qui voulait le chaos by Fiammetta Venner

Auteur:Fiammetta Venner [Venner, Fiammetta]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Bernard Grasset
Publié: 2020-09-16T14:33:00+00:00


Autre argument de campagne concocté par le GAI, l’institut de recherche de Bannon, la corruption de Clinton par Goldman Sachs. Dans l’un de ses spots publicitaires, Donald Trump montre Lloyd Blankfein, l’actuel patron de Goldman Sachs, et l’accuse « de planifier, dans des réunions secrètes avec Hillary Clinton, la destruction de la souveraineté américaine en vue d’enrichir les puissances financières mondialisées… ». Hillary Clinton, il est vrai, avait empoché la coquette somme de 675 000 dollars pour trois discours prononcés devant un parterre d’employés de Goldman Sachs. Prestation qu’elle a traînée comme un boulet pendant toute sa campagne. L’attaque ne manque pas de sel venant de Trump, un milliardaire soutenu, de sa campagne à sa présidence, par des banquiers de Goldman Sachs.

Bannon justifie sa haine contre les banquiers – dont il a fait partie – par la crise de 2008. Il explique que son père, Marty Bannon, catholique fervent, loyal à son entreprise, avait placé toutes ses économies dans ses actions. Entendant en 2008 à la télévision un conseiller financier dire qu’il était temps de vendre, il le fait et perd près de 100 000 mille dollars. Bannon a raconté cette histoire à de multiples reprises, notamment au Wall Street Journal : « Tout est venu de là. Tout91. »

Cette douleur d’un fils devant la ruine de son père, qui a économisé toute sa vie, fait pleurer dans les chaumières. Rappelons tout de même qu’en 2008, Steve Bannon n’a pas vraiment de problème d’argent. Financier comme un autre de ses frères, il aurait pu recommander à leur père de ne pas mettre tous ses œufs dans le même papier. Et si le père, avant de tout vendre, avait appelé un de ses fils, celui-ci lui aurait probablement répondu de ne surtout rien vendre, les actions ayant retrouvé leur cours quelque temps plus tard. Quoi qu’il en soit, le storytelling fonctionne.

Les attaques contre l’appartenance de Clinton au « parti de la banque » concernent aussi Janet Yellen, alors présidente de la Réserve fédérale des États-Unis92. Ou encore le milliardaire George Soros, dont la fondation met en place des programmes en faveur d’une société ouverte et démocratique. Une partie des vidéos créées pendant la campagne de Trump seront tout naturellement réutilisées lors des campagnes brésilienne et européenne.

Mi-août 2016, Hillary Clinton pense avoir trouvé la solution face aux accusations de corruption et aux attaques faisant état de ses liens avec Wall Street. Elle passe à l’offensive. Paul Manafort, directeur de campagne de Donald Trump, est accusé de corruption. Ancien conseiller de Viktor Ianoukovytch, l’ancien chef d’État ukrainien, il aurait reçu 12,7 millions de dollars entre 2007 et 2012. C’est l’occasion rêvée pour Clinton d’appuyer les soupçons de collusion russe qui pèsent sur le candidat républicain – d’autant que Paul Manafort en aurait aussi profité pour créer un fonds d’investissement permettant de blanchir de l’argent public ukrainien aux îles Caïmans.

En poussant Manafort hors de l’écurie de Trump, le clan Clinton commet sans doute la plus grosse erreur. Il permet à Bannon de sortir de l’ombre.



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