Sous l'emprise de Monsieur Addams by Lafond Marjorie D

Auteur:Lafond, Marjorie D. [Lafond, Marjorie D.]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: LER (Les Editeurs Réunis)
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

23

Deux jours se sont écoulés. Le maître a finalement annoncé mon statut, hier au souper. Je suis son cousin, pas de lien immédiat avec la sœur pour l’instant. J’en suis très soulagé. D’ailleurs, je ne l’ai pas beaucoup vue, celle-là, ces derniers jours. Je crois qu’elle est en voyage à l’étranger. Nous avons porté un toast en mon honneur.

Elle était là, assise en face de moi, à ses côtés à lui, et elle m’observait silencieusement, subtilement. Elle avait les joues roses à cause du vin. Chaque fois que je la vois dans ce lieu dément, elle boit. Je commence à faire la même chose.

Après le festin, pour me féliciter, Gabriel m’a emmené dans un coin assez inattendu de la citadelle : un miniclub de danseuses nues. Mais qui donc a les moyens de se faire construire un miniclub de danseuses nues dans sa résidence ? Un milliardaire cinglé évidemment ! Elles étaient cinq devant nous sur le stage, derrière les poteaux et les néons. Nous étions cinq hommes. Pour célébrer la fin de mon rôle de serviteur et mon entrée dans « le monde », Gabriel m’a donné un verre de son meilleur whisky et nous avons porté un autre toast, le spectacle de ces beautés dangereusement nues et leurs talons vertigineux devant nos yeux allumés. Je reconnaissais deux filles, sans connaître leur nom. Et j’ai angoissé tout à coup. Vont-ils demander à ma Félicia de faire ça ?

Leurs danses lubriques, leurs mouvements sensuels et provocateurs, leur regard enflammé. L’une d’elle effectue des pirouettes spectaculaires sur l’un des quatre poteaux. En redescendant, elle nous expose sans pudeur son entrejambe rose couvert d’une étroite toison courte et aguichante. Soudainement, les hommes sont tous silencieux. De retour sur ses pieds, les seins fièrement exposés, elle me décoche un sourire charmant et m’envoie un baiser de la main.

— On dirait que Miss Candy te fait de l’œil, me dit Charles, amusé. Chanceux… c’est signe qu’elle veut passer la nuit avec toi.

Il me fait un clin d’œil.

— Crois-moi, elle est appétissante.

Elle continue de me dévorer du regard tout en poursuivant sa danse lascive, tournoyant langoureusement autour du poteau, s’y frottant comme si c’était un homme à qui elle aurait voulu faire l’amour.

Arthur, le doc, sort un sachet de cocaïne de la minuscule poche de sa chemise. Il étend cinq lignes sur la table de marbre devant lui qu’il manipule soigneusement du dos d’un peigne fin pour les rendre bien droites et égales.

— Amusez-vous bien les gars, gracieuseté du doc.

— Euh… désolé, je ne prends pas de drogues dures.

— Dure ? La cocaïne ? Je dirais plutôt… granuleux, mais dans le genre fin, raffiné, exquis, éblouissant… tout sauf dur ! Ça paraît que tu ne connais pas, mon ami !

Le fils regarde son père, rit et ajoute :

— Pas de problème, plus pour moi !

— Et moi ? fait une grande rousse dans son minuscule déshabillé blanc.

— Bon, d’accord, pour toi Amanda. On ne peut rien te refuser, ma belle, lui répond Charles en lui tripotant vigoureusement une fesse au passage.

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