Soucoupes 03 – Soucoupes 03 - Rideau magnétique by Bruss B.R

Auteur:Bruss,B.R. [Bruss,B.R.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science Fiction
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1956-02-15T18:55:14+00:00

CHAPITRE VI

Et alors survint l’événement fabuleux, inouï, impensable – l’événement qui fit hurler James Perkins comme un fou et qui vint ajouter, à l’épouvante régnant déjà partout à la surface du globe, une épouvante décuplée.

James Perkins se sentait inquiet et passablement agacé. Il était assis, dans le poste de pilotage, à côté de Luc Bardeil. La patrouille « Vigilance » faisait route vers la Terre à une vitesse accélérée, une vitesse fantastique. Et ils n’en étaient plus très loin maintenant.

Ce qui inquiétait le plus le jeune homme, c’était de ne pas avoir reçu de nouveau message de Toptown depuis le fameux télégramme tronqué qui leur avait enjoint de rentrer immédiatement. En vain les radiotélégraphistes de la patrouille – depuis qu’ils étaient entrés dans une zone où les communications auraient dû redevenir plus faciles – appelaient la Terre. Ils ne recevaient pas de réponse. Mais James était loin de se douter que s’il en était ainsi, c’était parce que maintenant, à Toptown, on avait autre chose à faire qu’à s’occuper d’eux.

Luc Bardeil, lui, n’avait pas perdu sa bonne humeur.

— Bah ! fit-il, ce silence n’a rien d’inquiétant. Ce n’est pas la première fois qu’on constate des perturbations dans les transmissions interspatiales. La disparition de l’écran magnétique y est peut-être pour quelque chose. Et dans trois heures nous serons arrivés.

James Perkins avait relu cent fois le message incomplet sans lui trouver d’autre sens que celui qu’ils avaient tout d’abord établi. Une chose était certaine : on lui interdisait de faire escale sur la lune. Il en voulait presque à Hoggs de lui avoir signifié cette interdiction, dont il ne comprenait pas la raison.

Il se leva de son fauteuil et se dirigea vers un hublot. La Terre et la lune étaient maintenant énormes, l’une et l’autre, dans le ciel noir. Du point où ils se trouvaient, la lune semblait même aussi grosse que la Terre. Elle brillait d’un éclat vif et doux. En moins d’une heure, ils auraient pu l’atteindre.

James rageait à la pensée qu’il leur suffirait de modifier légèrement leur direction pour aller se poser à Moonpit. Et l’instant d’après il tiendrait Clara entre ses bras. L’envie de désobéir l’effleura même un instant. Après tout, le message n’était pas si clair ! Mais l’esprit de discipline qui animait tous les astronautes l’emporta en lui. Il se devait d’interpréter le message dans le sens le plus strict. Et il n’avait aucun motif de service d’aller sur la lune.

Il retourna s’asseoir dans son fauteuil et alluma une cigarette. Luc Bardeil se remit à plaisanter. Il n’avait pas cessé de manifester sa joie depuis la disparition du rideau magnétique. Et James fut gagné par la contagion, d’autant plus que Fred Trash, l’observateur, était venu se joindre à eux et se montrait lui aussi plein de pétulance et de gaîté. Les deux heures qui suivirent s’écoulèrent rapidement.

La patrouille maintenant ralentissait. Elle se préparait à traverser l’atmosphère terrestre et à atterrir. Elle filait tout droit sur Toptown.

Dono Bahi, le radarman, entra dans la cabine.

— Je ne sais

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