Skin Trade by George R.R. Martin

Skin Trade by George R.R. Martin

Auteur:George R.R. Martin [Martin, George R.R.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Polar, fantastique, Urban Fantasy
ISBN: 9782917689349
Google: Fap4tgAACAAJ
Amazon: 291768934X
Éditeur: ActuSF
Publié: 2015-04-26T22:00:00+00:00


Le conducteur du taxi était du genre taciturne. La traversée de la ville se déroula dans un silence gêné. Randi le paya tandis que Willie sortait de la voiture pour inspecter les portes. C’était une journée venteuse et couverte ; les eaux grises et agitées de la rivière clapotaient contre la jetée.

Dépité de ne pas pouvoir ouvrir, Willie donna un coup de pied dans sa porte et disparut dans l’allée. Randi patienta auprès de la jetée et regarda le taxi s’éloigner. Quelques minutes plus tard, Willie était de retour, affichant un air écœuré. « C’est ridicule, lança-t-il. La porte de derrière n’a pas été ouverte depuis des années : il faudrait un marteau et un burin, rien que pour entamer la rouille. Les quais de chargement sont verrouillés et j’ai mis le top du top des cadenas sur la chaîne. Et la porte de devant… j’ai un double des clefs dans la voiture, mais même si on les utilise, la barre de sécurité ne peut être soulevée que de l’intérieur. Alors comment est-ce qu’il s’est démerdé pour entrer, je te le demande ? »

Randi évalua du regard les murs de brique usés de la brasserie. Ils lui semblaient plutôt solides et les fenêtres du premier étage étaient à six bons mètres de haut. Elle contourna le bâtiment pour jeter un œil dans l’allée. « Il y a une fenêtre cassée, remarqua-t-elle.

— Ça, c’est moi quand je suis sorti, dit Willie. Mon visiteur nocturne n’est pas entré par là. »

Randi l’avait déjà compris en voyant le verre brisé sur les pavés. « Ce qui m’inquiète le plus dans l’immédiat, c’est comment nous allons entrer. » Elle pointa quelque chose du doigt. « Si on déplace ce conteneur de quelques mètres sur la gauche, que je grimpe dessus et que tu grimpes sur mes épaules, je crois que tu pourrais peut-être te hisser à l’intérieur. »

Willie étudia la question. « Et si elle était toujours là-dedans ?

— Qui ? demanda Randi.

— La chose qui me poursuivait la nuit dernière. Si je n’avais pas sauté par cette fenêtre, je n’aurais plus de peau, ce matin – et crois-moi, j’ai déjà bien assez froid comme ça. » Il regarda la fenêtre, le conteneur, et revint à la fenêtre. « Putain, lâcha-t-il, on ne peut pas rester là toute la journée. Mais j’ai une meilleure idée. Aide-moi à rouler le conteneur pour l’éloigner du mur. »

Randi ne comprit pas pourquoi, mais elle fit ce qu’il suggérait. Ils roulèrent le conteneur jusqu’au milieu de l’allée, directement en face de la fenêtre brisée. Willie hocha la tête et commença à défaire la ceinture du manteau qu’elle lui avait prêté. « Tourne-toi, lui dit-il. Je ne veux pas que tu pètes un plomb. Je vais devoir me mettre à poil et tes appétits charnels pourraient avoir raison de toi. »

Randi obéit. La tentation de jeter un coup d’œil par-dessus son épaule était irrésistible. Elle entendit le manteau tomber par terre. Puis elle entendit quelque chose d’autre … des pas doux et feutrés, comme ceux d’un chien.



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