Sans état d'âme (Minuit, 3 septembre) by Ravey Yves

Sans état d'âme (Minuit, 3 septembre) by Ravey Yves

Auteur:Ravey, Yves [Ravey, Yves]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature française
ISBN: 9782707329073
Google: eRttCQAAQBAJ
Éditeur: Minuit
Publié: 2015-09-27T22:00:00+00:00


Second retrait, le lendemain, à l’agence bancaire. Je me suis organisé pour être reçu par la même employée, qui m’a reconnu. Elle a vaguement consulté mon passeport, sans s’attarder sur la photo d’identité. Mais quand même, l’esquisse d’un sourire au coin des lèvres, qui signifiait : vous auriez pu vous couper les cheveux, vous étiez mieux sur la photo. Ou le contraire : vous avez eu raison de vous les laisser pousser, vous avez vu la tête que vous aviez ?

La somme retirée était à peine plus élevée que la veille. De ce fait, je savais qu’elle ne poserait pas de question. Mon mobile a vibré dans ma poche. C’était Stéphanie. Elle a dit : J’ai du nouveau.

Si tu peux patienter une seconde... le temps de trouver un autre endroit... Je suis sorti, en prenant le reçu d’une main, les quelques billets, en saluant l’employée. J’ai demandé à Stéphanie ce qu’il y avait de si pressant, si ça concernait son travail. Mais non, s’est-elle agitée, reviens le plus vite possible ! C’est à propos de John ! Elle m’expliquerait, et j’ai répondu : Mais, tu ne crois pas, Stéphanie, que je devrais ralentir un peu ? Tu ne t’es pas aperçue que je suis toujours en train de courir, d’un endroit à l’autre du département, à la recherche d’un fantôme ?

Écoute-moi ! Betty a téléphoné ! Elle a reçu une visite, un client, qui lui a demandé la route du cimetière américain. Betty suppose que ça pourrait être en rapport avec la disparition de John. Elle lui a donc indiqué la route, tout en lui posant des questions, mais le visiteur n’a rien voulu dire. Ce qui l’intéressait, c’était le cimetière américain. Il a pris directement la route de Dammartin-les-Templiers... Tu dois te rendre au cimetière, tout de suite ! Et j’ai répondu : Doucement, je veux bien y aller, mais je dois encore faire quelques courses. Elle a dit : Impossible, Gu !

Ça ne me disait rien de bon, cette histoire de cimetière américain, de touriste... J’ai dit que j’avais tout mon temps. À moi, on ne donnait pas d’ordre. Elle s’est exclamée qu’elle ne m’avait jamais entendu répondre sur ce ton, et elle m’a demandé si, pendant mes recherches, je n’aurais pas eu des nouvelles de John, sans lui en parler, et je lui aurais donc caché la vérité. J’ai répondu : Arrête, avec ton Américain ! tu nous soûles, tu t’imagines des tas de choses impossibles ! Je te connais. Suffit que Betty reçoive la visite d’un touriste américain pour que tu te dises que c’est John ! Tu vois un touriste, ça y est, c’est John ! Pourtant, tu sais très bien que ce n’est pas lui ! C’est impossible que ce soit John ! Faut arrêter de rêver, Stéphanie !

Ça l’a énervée : D’abord, je n’ai jamais affirmé que c’était John. J’ai parlé d’un touriste. Mais toi, Gu, de ton côté, comment peux-tu être certain que ce n’est pas lui...? Franchement ? J’ai répondu : .



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