Romans Egyptiens - 04 - La vengeance du Nil by Wilbur Smith

Romans Egyptiens - 04 - La vengeance du Nil by Wilbur Smith

Auteur:Wilbur Smith [Smith, Wilbur]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Non lu, Egypte
ISBN: 9782266191890
Éditeur: Presses de la Cité
Publié: 2007-01-01T23:00:00+00:00


Le soir, ils parvinrent devant une vaste plaine inondable où pullulaient une multitude de bêtes sauvages, des énormes pachydermes gris aux antilopes les plus petites et gracieuses. Un cours d’eau de dimension modeste se jetait dans le lac à l’est. Il était navigable sur une courte distance et son estuaire offrait un mouillage sûr à la flottille. On débarqua les chevaux et on dressa le camp. Tous étaient enchantés de se trouver sur la terre ferme, et c’est d’humeur joyeuse qu’ils se levèrent, le lendemain matin. Tinat donna pour instruction à ses chasseurs de s’attaquer aux troupeaux de buffles et de choisir les génisses, dont la chair est meilleure que celle des vieux mâles, si coriace et forte au goût qu’elle en est presque immangeable.

Meren et Hilto étaient maintenant remis des blessures reçues à Tamafoupa. Ils mèneraient la chasse aux monstrueux pachydermes dotés d’une corne sur le nez. Nakonto et Imbali suivraient à pied, Taita et Fenn restant derrière en spectateurs. Au dernier moment, le colonel Tinat arriva sur sa monture et dit à Taita :

— J’aimerais aller avec vous pour assister au spectacle. J’espère que ma présence ne vous est pas importune.

Taita en fut surpris. Il ne s’était pas attendu à des avances aussi amicales de la part de cet homme morose.

— Ta compagnie m’enchantera, colonel. Comme tu le sais, nous voulons attraper l’un de ces étranges animaux qui portent une corne sur le museau.

Des groupes de cavaliers parcouraient déjà la plaine. Ils harcelaient les troupeaux de buffles avec de grands cris d’excitation et se rapprochaient pour les tuer à la lance. Lorsque les gros bovins se retournaient, aux abois, ils les abattaient d’une volée de flèches. Des carcasses noires jonchèrent bientôt l’herbe, et les troupeaux, pris de panique, fonçaient au hasard à travers la plaine pour tenter d’échapper aux chasseurs.

Afin d’éviter la mêlée confuse de bovins et de cavaliers et de pouvoir chasser le rhinocéros à loisir, Meren traversa le modeste estuaire et longea la berge, suivi de sa petite équipe. Ils chevauchèrent jusqu’à perdre les navires de vue et à avoir tout le terrain pour eux. Quelques rhinocéros étaient disséminés à travers la savane par petits groupes composés de femelles et de leur progéniture. Meren était cependant bien décidé à faire présent à Pharaon d’une corne de patriarche.

À mesure qu’ils s’éloignaient des bateaux à l’ancre, Taita remarqua qu’un changement progressif s’opérait chez le colonel Tinat. Il sortait doucement de sa réserve et il lui arrivait de sourire aux bavardages de Fenn.

— Ta pupille est une enfant brillante, déclara-t-il, mais est-elle discrète ?

— C’est une enfant, comme tu l’as dit, sans aucune malice.

Tinat se détendit encore un peu et Taita ouvrit son Œil Intérieur pour jauger son état d’esprit.

Il se retient, pensa-t-il. Il ne veut pas être vu par ses officiers en train de bavarder librement avec moi. Il craint particulièrement l’un de ses hommes. Je suis persuadé que c’est le capitaine Onka, qui a sans doute été chargé de surveiller son supérieur et de rendre compte de son comportement.



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