(Robert Laffont) Le mystère d'Edwin Drood by Charles Dickens

(Robert Laffont) Le mystère d'Edwin Drood by Charles Dickens

Auteur:Charles Dickens [Dickens, Charles]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, Classics, General
ISBN: 2221115805
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 2010-04-07T22:00:00+00:00


Chapitre XIV

Quand se retrouveront-ils ensemble

tous les trois (16)

C’est la veille de Noël à Cloisterham. Quelques visages étrangers se montrent dans les rues, parmi d’autres visages à demi étrangers et à demi familiers. Ici, ce sont des habitants de Cloisterham  ; là, des gens qui reviennent, à de longs intervalles, de l’étranger, et qui trouvent leur ville merveilleusement rétrécie comme si elle n’avait pas, entre-temps, été bien lavée. Pour ces derniers, le son des cloches de la cathédrale et le croassement des corneilles de la tour sont comme les voix de leur chambre d’enfant. Certains autres, semblables à eux, se sont imaginé, dans leurs derniers instants, bien loin de Cloisterham, voir tomber sur le sol de leur chambre les feuilles d’automne des ormes de l’enclos  ; et les murmures et les frais parfums de leurs premières impressions ont réapparu quand la boucle de leur vie se bouclait et que le début et la fin allaient se rejoindre.

Le moment de la saison se manifeste à plus d’un signe. Des baies rouges brillent çà et là aux treillages du Coin du chanoine, M. et Mme Tope s’occupent à planter délicatement des branches de houx dans les sculptures des stalles de la cathédrale : ils y mettent le même soin que s’ils ornaient la boutonnière même du Doyen et des membres du chapitre. Que de profusion dans l’approvisionnement des boutiques  ! Jamais on n’a vu tant de raisins de Corinthe, d’épices, de fruits confits, et de sucreries. Un air de dissipation inaccoutumée est visible. Une botte de gui se balance au-dessus de la porte des épiciers, et l’on y voit suspendue une galette des Rois qui sera tirée à la loterie. Les amusements publics foisonnent. Voici les figures de cire qui ont fait une si profonde impression sur l’esprit sérieux de l’empereur de la Chine  ; elles sont visibles pendant la semaine de Noël, et seulement «  pour répondre au désir formellement exprimé par la population  », dans un certain vieux local tout en haut de la ruelle, occupé naguère par un loueur de chevaux qui a fait de mauvaises affaires. Une grande pantomime comique doit être représentée au théâtre  ; elle est annoncée par un portrait de Signor Jacksonini, le clown, avec cette légende grandeur nature : «  Comment allez-vous demain  ?  » En somme, tout Cloisterham est debout et en mouvement, à l’exception pourtant de l’école supérieure et du pensionnat de Mlle Twinkleton. Tous les élèves du premier établissement sont dans leur famille, et ils ont emporté chacun au cœur un amour pour l’une des jeunes filles du pensionnat de Mlle Twinkleton (amour ignoré de celle qui en est l’objet) : les servantes seules se montrent par moments aux fenêtres de ce dernier établissement. Il est à remarquer, à ce propos, que ces demoiselles deviennent plus délicates en matière de décorum quand elles restent seules ainsi, chargées de représenter leur sexe, que lorsqu’elles partagent ce mandat de représentation avec les jeunes élèves de Mlle Twinkleton.

Trois personnes doivent se rencontrer ce soir-là à la maison de la porte du cloître.



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