Récits cruels et sanglants durant la guerre des trois Henri by d'Aillon & Jean

Auteur:d'Aillon & Jean [d'Aillon]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: J'ai lu
Publié: 2014-06-09T06:59:07+00:00

Vrai ou faux ?

Il est étonnant que deux des faux-monnayeurs bouillis à Paris aient été gantiers. La première exécution eut lieu en 1410 à la Croix du Trahoir, et la seconde aux Halles en 1587. Sur cette dernière, on dispose de l’arrêt d’exécution et du compte rendu de Pierre de L’Estoile.

On ne sait de l’exécution du gantier Jean Thierry que ce qu’en a rapporté Pierre de L’Estoile. Je me suis donc inspiré d’une autre exécution où le faux monnayeur bouilli avait réellement tenté de sortir de sa marmite. Le public l’avait alors libéré après avoir agressé le bourreau.

J’ai placé le logis de Jean Thierry dans la rue de la Lingerie, là où habitait déjà le gantier exécuté en 1410. C’est aussi dans cette rue que vivait Jean Poquelin. Après la mort de sa femme, ce dernier épousera Agnès Mazuel dont il aura dix enfants. Son aîné, Jean, sera aussi maître tapissier, mais son fils Jean Baptiste, plus attiré par le théâtre et les farces, comme son grand-père, ne reprendra pas la charge de tapissier et créera l’Illustre théâtre. Chacun connaît la suite…

Jehan Rozeau, après quarante ans de bons et loyaux services, fut accusé d’avoir volé une robe à une condamnée et finit à son tour pendu par son successeur, Jehan Guillaume53 .

Le mercredi 21 janvier 1587, furent pendus et étranglés, en la place de Grève à Paris, Carrel, procureur en Châtelet, et un nommé Argenton, de Provins, son pensionnaire, pour avoir forgé de la fausse monnaie en grande quantité, et icelle exposée en plusieurs endroits. Et, les samedi et mercredi suivants, furent pareillement pendus, aux Halles et à la place Maubert, tous autres leurs adhérents et complices. Et le samedi, dernier de ce mois, fut aussi bouilli aux Halles un qui avait fait et fourni les outils, et était comme maître de cette monnaie ; homme subtil et bien entendu en l’alchimie, et enseignant aux autres la manière de mêler les métaux et de forger une fausse monnaie.

Pierre de L’Estoile, février 1587.

Arrêt donné en la Chambre des Monnaies.

Vu par la cour le procès criminel fait à la requête du procureur général du roi en icelle, à l’encontre de Jean Thierry, natif d’Orgueil, près Gournay en Normandie, soi-disant marchand gantier, prisonnier de l’ordonnance de la cour pour crime de fausse monnaie, charges et informations, recollements et confrontations, variations et dénégations dudit Thierry ; lettres patentes dudit seigneur, en date du 24 du présent mois de janvier, signées Bruslard, par lesquelles est mandé à ladite cour de procéder au jugement définitif dudit procès souverainement et en dernier ressort ; les conclusions dudit procureur général, et après que ledit Thierry a été ouï en ladite cour ; tout considéré, la cour, pour avoir été par ledit Thierry forgé et fabriqué pièces de six blancs fausses et en faux coins, été trouvé et exposé icelles, et autres cas contenus audit procès, l’a condamné à être jeté et bouilli vif en une chaudière qui, pour ce, sera mise et dressée ès halles de Paris, au

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