Réalité by Sylvie Payette

Auteur:Sylvie Payette [Sylvie Payette]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Les Éditions Québec Amérique
Publié: 2017-11-16T05:00:00+00:00

Chapitre 21

Après avoir lu le message de Gilles, j’ai décidé de consigner par écrit toutes les informations que je ne devais pas oublier. Je les transmettrais dès que je rencontrerais Armand. Il était question de la clé cachée dans les vêtements de Cécile ainsi que d’Éléonore qui m’avait avoué vouloir prendre le trône, malgré la fameuse loi salique. Je me demandais bien qui la soutenait dans ce projet.

Maintenant, je devais découvrir si la princesse s’était rendue ou pas au Mistral le soir du bal des Fleurs. En plus, je voulais en apprendre davantage sur un groupe de prêtres appelés les théodoriciens, dont je n’avais pas trouvé de trace malgré mes recherches avec Milo.

Des gens souhaitaient me nuire et avaient engagé les pirates pour me capturer. J’ignorais qui étaient ces gens, mais le roi n’aimait pas me savoir auprès d’Armand, et la reine non plus, d’ailleurs. Lors de notre rencontre, j’avais senti son désaccord et même son mépris. Elle souhaitait qu’Armand épouse l’Anglaise qu’elle avait choisie pour lui. C’était comme si mon arrivée avait compromis ses plans.

Le lendemain matin, j’ai ramassé tous mes biens, c’est-à-dire presque rien, en attendant que Joon Pyo vienne me rejoindre pour m’accompagner dans cette nouvelle aventure.

Kiss a voulu me rendre mes chaussures, mais je les lui ai offertes en guise de remerciement. J’avais appris à aimer cette femme qui défendait son équipe et assurait la sécurité avec un fouet.

Chez les Marchands, une certaine paix régnait. Il y avait bien de temps en temps une dispute et même une bataille, mais Kiss réussissait toujours à ramener l’ordre et la justice.

— Est-ce que c’est vrai, ce que tu nous as raconté, Nellie ? Tu peux me le dire si tu voulais seulement nous faire rêver.

— Tu parles de quoi ?

— De la république. Tu as dit qu’on pourrait voter et même élire un des nôtres, c’est absurde, je sais, mais…

— Non, l’ai-je interrompue, c’est vrai. Même pour les candidats aux élections. Kiss… Si tu veux te présenter, je vais te soutenir.

— Moi ? Non, je n’ai aucune éducation.

— Tu sais lire et écrire ?

— Oui, ma mère me l’a montré…

— Alors tout est possible.

J’ai vu dans son regard qu’elle commençait à rêver, qu’elle se projetait dans l’avenir.

— Si tu les trouves, demande-leur de ne pas nous oublier…

— Je te le promets.

— Il faut qu’ils y arrivent… d’accord ? Si tu as besoin de notre aide, tu sais où nous sommes.

Pyo a pris mon sac de toile. Plusieurs personnes nous attendaient près de la sortie menant à l’extérieur. J’ai envoyé la main à tout le monde, comme une vedette de cinéma. J’ai vu quelques jeunes filles pleurer et j’ai compris qu’une grande partie de la foule était là pour Pyo et non pas pour moi. Toutes ses admiratrices étaient présentes. L’une d’elles s’est approchée et a exigé qu’il lui promette de revenir.

Je me suis sentie mal à l’aise de les priver de leur idole. Je ne savais pas s’il reviendrait un jour. Je ne connaissais rien de l’avenir.

Pyo n’a pas répondu, il lui a caressé la joue pour la consoler et il m’a pris la main pour que nous sortions rapidement avant d’être gagnés par l’émotion.

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