Bob Morane - 001 - La Vallée Infernale by Henri Vernes

Bob Morane - 001 - La Vallée Infernale by Henri Vernes

Auteur:Henri Vernes
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventures, Bob_Morane
Éditeur: Marabout
Publié: 2011-09-30T16:00:00+00:00


Chapitre VI

Depuis plusieurs heures déjà, Morane et ses trois compagnons cheminaient à travers la forêt de rhododendrons géants, en direction de l'ouest. Malgré l'ombre projetée par les arbres, la chaleur était accablante et couvrait les hommes de sueur. Ils marchaient dans un humus épais et onctueux, fait de feuilles et de fleurs en décomposition et d'où montait une odeur tenace et entêtante. De-ci, de-là, dans une étroite flaque de soleil, quelques fleurs de rhododendrons, fraîchement tombées, brillaient comme de gigantesques rubis finement sculptés. Parfois, un calao filait d'un vol noir et orangé entre les arbres, ou quelque kangourou nain fuyait par bonds mécaniques. Aussitôt après, la forêt retrouvait sa morne et grandiose désolation.

À plusieurs reprises cependant, des détonations avaient brisé le silence de la vallée, jetant le trouble dans l'esprit des quatre voyageurs. Ces détonations, produites selon toute évidence par des armes à feu, indiquaient la présence d'hommes blancs. Pourtant, cette présence était chose impossible puisque, jamais encore, cette région du Mont Khiliandong n'avait été explorée et qu'on n'y connaissait aucune installation civilisée.

Vers midi, comme ils traversaient une étroite clairière, Bob eut la chance de tuer un marsupial d'assez grande taille d'un coups de son épieu. L'animal, dissimulé derrière une touffe de cactus, avait débouché à un mètre devant lui, et un mouvement réflexe avait poussé le Français à frapper.

Grâce à la lentille convexe de sa torche électrique, Ballantine réussit, en condensant les rayons ardents du soleil, à enflammer des branchages secs qui, bientôt se changèrent en un feu crépitant sur lequel le marsupial soigneusement dépecé, fut mis à rôtir.

Morane, Ballantine, Broom et Rojas venaient de terminer leur repas quand un nouveau coup de feu claqua, tout proche cette fois. Il y eut un grand battement d'ailes et une masse de plumes bariolées jaillit du sous-bois, fendit les airs et vint tomber aux pieds de Ballantine. L'Écossais ramassa la dépouille encore chaude de l'oiseau et la contempla longuement.

– Un coq sauvage, dit-il, et, si je ne me trompe, qui vient d'être tué d'une balle...

– Et une balle qui, à en juger par la détonation, a été tirée par une petite carabine automatique de l'armée américaine fit remarquer Broom. J'ai assez entendu la chanson de ces engins-là pour pouvoir me tromper.

– Je me demande bien qui peut se servir d'une telle arme dans ces régions inaccessibles ? fit Bob.

Pendant qu'il parlait, ses yeux s'étaient fixés sur la forêt proche, car il lui semblait que quelque chose bougeait derrière les arbres. Animal ou homme ? Un animal ne pouvait se servir d'une arme à feu. Alors, homme, mais ami ou ennemi ?… Il n'eut pas à s'interroger davantage. Les branches s'étaient écartées et trois hommes étaient apparus. À moitié nus, vêtus de haillons et de peaux de bêtes, la peau tannée par les intempéries, ils ne pouvaient pas être pris pour des Papous. Deux d'entre eux avaient le menton et les joues ornés d'une épaisse barbe blonde. Celle du troisième, le plus grand des trois, était du plus beau noir et tranchait sur sa peau bronzée mais claire.



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