Prince Caspian by C.S. Lewis - Narnia - 4

Prince Caspian by C.S. Lewis - Narnia - 4

Auteur:C.S. Lewis - Narnia - 4 [C.S. Lewis - Narnia - 4]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Ils descendirent finalement à terre, beaucoup trop fatigués pour essayer d'allumer un feu ; et un dîner de pommes (bien que presque tous eussent le sentiment qu'ils ne pourraient plus jamais voir une pomme de leur vie !) leur parut néanmoins préférable à toute tentative d'attraper, ou de tirer, quelque chose. Après avoir mastiqué en silence, ils se couchèrent, serrés les uns contre les autres, sur de la mousse et des feuilles sèches, entre quatre grands hêtres.

Tout le monde, à l'exception de Lucy, s'endormit immédiatement. Lucy, qui était nettement moins fatiguée, eut du mal à trouver une position confortable. Et puis elle avait complètement oublié que les nains ronflaient. Elle savait que l'un des meilleurs moyens pour s'endormir est de ne pas s'y efforcer, et c'est pou rquoi elle ouvrit les yeux. Par une trouée entre les fougères et les branchages, elle aperçut une parcelle d'eau dans le ruisseau reflétant le ciel juste au-dessus. Et, avec l'émotion du souvenir, elle revit, après toutes ces années, les brillantes étoiles de Narnia. Autrefois, elle avait appris à les connaître beaucoup mieux que les étoiles de notre monde, parce que, reine à Narnia, elle se couchait nettement plus tard qu'enfant, en Angleterre. Et les voilà qui scintillaient de nouveau : trois des constellations de l'été, au moins, étaient visibles de l'endroit où Lucy était allongée : le Vaisseau, le Marteau et le Léopard.

— Cher vieux Léopard ! murmura-t-elle joyeusement pour elle-même.

Au lieu des'assoupir, elle était de plus en plus réveillée : c'était un étrange état de vigilance nocturne, un peu comme dans un rêve ! Le ruisseau brillait de plus en plus. Sans lavoir, Lucy comprit que la lune l'éclairait. A présent, elle eut l'impression que la forêt tout entière commençait à se réveiller, comme elle.

Alors, ne sachant pas très bien pourquoi elle agissait ainsi, elle se leva rapidement et s'éloigna de leur bivouac.

« C'est merveilleux », se dit-elle. Il faisait frais et de délicieux parfums flottaient partout. Elle entendit, tout près, le gazouillis d'un rossignol, qui se mettait à chanter, puis s'arrêtait, puis reprenait sa mélodie.

Il faisait un peu plus clair, droit devant elle. Elle marcha vers cette lumière et arriva à un endroit où il y avait moins d'arbres et, par conséquent, de larges parcelles de clair de lune comme des flaques ; mais le clair de lune et les ombres étaient tellement étroitement mêlés que l'on n'était sûr ni de leur emplacement, ni de leur réalité. Au même instant, le rossignol, enfin satisfait de ses essais de voix, laissa jaillir son chant dans toute sa plénitude.

Les yeux de Lucy commençaient a s'accoutumer à la lumière, et elle vit plus distinctement les arbres qui étaient les plus proches d'elle. Et elle fut envahie par une immense nostalgie pour les jours anciens, où les arbres de Narnia pouvaient parler. Elle savait exactement comment chacun de ces arbres s'exprimerait, si seulement elle était capable de les éveiller, et quelle forme humaine particulière il revêtirait. Elle examina un bouleau argenté ; il aurait une



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