Petit Loup by Catherine Lavaud

Auteur:Catherine Lavaud [Lavaud, Catherine]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Nouvelles
Éditeur: Nouvelles Plumes
Publié: 2012-12-31T16:00:00+00:00

Chapitre 22

Tout là-bas, de l’autre côté des mers, le printemps éclatait enfin. Les neiges de l’hiver s’étaient évanouies comme un mauvais rêve et les oiseaux gazouillaient, annonçant leur joie de sentir à nouveau la caresse du soleil sur leur plumage. Les fleurs s’étaient réveillées et explosaient en couleurs étincelantes. La Finlande souriait à la vie nouvelle et ses habitants affichaient de grands sourires et une bonne humeur communicante.

En ce mercredi après-midi, Miia profitait pleinement de son jardin et la vieille balançoire criait et gémissait sous l’élan de la petite fille qui voulait l’emmener toujours plus haut, vers les étoiles. Martta jardinait, les doigts noircis de terre, une montagne de fleurs éparpillées autour d’elle, tandis que Luukas, la fenêtre grande ouverte pour accueillir le soleil dans sa chambre, était penché sur son ordinateur. Soudain, son cri fit bondir sa mère de terreur, le pot qu’elle tenait entre ses mains lui échappa et s’en alla s’écraser sur le sol avec un bruit funeste :

— Mamaaannn !!!

Affolée, au bord de la panique, imaginant Dieu seul savait quoi, Martta entra dans la maison comme une folle, monta les marches quatre à quatre comme si une nuée de démons la poursuivait et déboula dans la chambre de son fils comme un ouragan.

— Mon Dieu !… Luukas !… Que se passe-t-il donc ?… Je…

Mais elle s’arrêta net dans sa phrase en apercevant son fils, un sourire éclatant aux lèvres et les yeux brillants d’excitation.

— Maman ! Maman, ça y est !

Il ne tenait plus en place. Il riait et pleurait à la fois. De joie. De gaieté. D’espérance, tandis que sa pauvre mère, elle, n’y comprenait plus rien.

— Ça y est quoi, chéri ?

Il attrapa les mains de Martta et l’entraîna dans une valse endiablée. À voir l’allégresse illuminer ainsi le visage de son fils, elle éclata de rire à son tour, sans savoir ce qui provoquait tant de liesse et se laissa entraîner dans la danse.

— Maman… Oh, je suis si content ! Ca y est ! Théo vient de m’envoyer un mail, la maison, on l’a !

— La maison ?

— Pour les vacances, maman. Il me dit qu’une vieille dame, là-bas, a accepté de nous prêter sa maison. Nous prêter, maman. Pas nous louer. Ça veut dire que l’on ne paiera rien pour l’hébergement. Et attends… Il dit aussi qu’on pourra y rester autant de temps qu’on voudra. Pas quelques jours, autant de temps qu’on veut, tu te rends compte ?… Deux mois, même ! La vieille dame s’en fiche. C’est une maison inhabitée qui lui appartient et elle ne la loue jamais. Il me dit qu’il a été la visiter et qu’elle a bien besoin d’un bon coup de nettoyage, mais ce n’est pas un taudis. Elle est juste un peu vieille, mais Théo s’occupera de la remettre en état avant notre arrivée. Oh, maman… Je suis si content !

Martta s’assit sur le rebord du lit. Cette nouvelle l’avait clouée sur place. Jamais elle n’aurait imaginé un seul instant qu’une inconnue puisse ainsi leur prêter sa maison.

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