Persona by Girardeau Maxime

Auteur:Girardeau, Maxime [Girardeau, Maxime]
La langue: fra
Format: epub
Tags: policier
Publié: 2020-01-03T07:31:14+00:00

Chapitre 24

Lorsque Franck entra dans la pièce qu’il utilisait pour ses briefings d’équipe, il ne manquait plus que lui. Il aperçut également des pièces rapportées, quelques représentants d’équipes transverses pour s’assurer de la fluidité de la communication interservices. Elga avait préféré se blottir dans un coin, presque invisible. Yann était un peu plus à découvert, à mi-chemin entre les deux mondes. Franck prit place devant un pupitre branlant.

— Merci à tous d’être venus. Nous allons faire le point sur Virginie Debassin, les liens entre les deux victimes, le mobile et enfin les suspects. Je veux que vous ressortiez de cette pièce avec une vision claire de ce que vous avez à faire durant les prochains jours.

Franck passa en revue quelques-uns des regards braqués sur lui. Il ressentit la concentration qu’il voulait voir lors de ces réunions.

— Laurence, c’est à toi.

Franck se dirigea vers la première chaise disponible au premier rang et laissa le pupitre à son bras droit.

— Notre deuxième victime s’appelle Virginie Debassin. Elle a quarante-trois ans, mariée et mère d’un garçon de quatre ans.

Laurence appuya sur une petite télécommande. Une photo de la victime s’afficha sur l’écran de projection d’un autre âge dans son dos. Les images illustraient ses propos, aucune censure ou précaution ne prévalait entre ces murs.

— Elle travaille comme directrice commerciale au sein du journal Le Figaro. Pas d’antécédent, pas de casier, une vie normale. On l’a retrouvée ce matin à son domicile à la suite de l’appel de son mari. Elle souffre de multiples blessures résultant d’actes de torture, au torse et aux pieds principalement. On lui a amputé le bras droit et fracturé les cervicales entre la C3 et la C4, provoquant une tétraplégie complète.

Le ton était clinique, les intonations monocordes.

Par la porte restée ouverte, Elga vit Ariane arriver dans la pièce qui hébergeait l’équipe de Franck. Elle était lestée d’un imposant sac à dos qu’elle posa sur un bureau vide. Elle regarda autour d’elle. Elle ne remarqua pas Elga qui l’observait à travers la vitre de la grande salle de réunion. Se croyant seule, elle laissa sa curiosité l’emporter. Elle regarda alors les grands tableaux mobiles qui encadraient la pièce. Ils étaient couverts d’un patchwork disparate des différents éléments de l’enquête. On y trouvait aussi des copies des photos que Laurence présentait actuellement. Ariane perdit instantanément son sourire touristique. Les photos la frappèrent violemment. Elle détourna le regard quelques instants, se cachant presque. Elga se reconcentra sur la présentation de Laurence et défia du regard les pieds, l’amputation, puis le cou. Les gros plans et la surexposition lumineuse ne laissaient aucune zone d’ombre.

— Son mari, Arthur Debassin, se trouve avec son fils à la Pitié-Salpêtrière. Ils sont pris en charge par une cellule psychologique. Carl Ducrest nous assiste sur ce cas.

Franck se leva pour compléter.

— J’en reviens. Les analyses et l’interrogatoire psychologique d’Arthur Debassin confirment notre premier avis, il a été drogué et n’a rien à voir avec l’agression. Le gamin est un témoin oculaire en état de choc. Il corrobore le déroulement des événements.

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