Perdido Street Station 2 by Miéville China

Perdido Street Station 2 by Miéville China

Auteur:Miéville, China [Miéville, China]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF et fantastique, Miéville China
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 2000-01-01T12:59:03+00:00


La Serre proprement dite était un dôme énorme, aplati. Son diamètre atteignait plus de quatre cents mètres au sol ; son sommet, près de quatre-vingts de haut. La base était oblique, pour reposer bien tassé sur les rues déclives.

L’épaisse ossature, formidable squelette décoré de quelques fioritures et fanfreluches, était en fer forgé noir. Elle saillait parmi les immeubles locaux, visible de très loin sur le faîte de la butte de Dermeau. Deux poutres maîtresses colossales, presque aussi hautes que les Côtes, émergeaient, circulaires et concentriques, de la peau du dôme, le suspendant et répartissant son poids sur de gros filins de métal torsadé.

Plus on le voyait de loin, plus il paraissait impressionnant. Vues des hauts boisés de Vexilmont qui surplombaient les deux rivières, les rails, les câbles aériens – et six kilomètres d’un étalement urbain grotesque –, ses facettes jetaient des feux limpides. Depuis les rues alentour, toutefois, on y distinguait une multitude de fentes ainsi que des trous obscurs, là où le verre avait chu. Le dôme n’avait été ravalé qu’une fois au cours de ses trois siècles d’existence.

À sa base, la superstructure paraissait son âge. Elle était décrépie. Des copeaux de peinture s’écaillaient du métal, et la rouille le mangeait tels des vers. Sur les cinq premiers mètres environ, les panneaux de plus d’un mètre de large diminuant en largeur à l’approche du sommet – ils rappelaient des parts de gâteau – étaient constitués de plaques du même fer peint décati. Plus haut, le verre sale et vicié, teinté de vert, de bleu ou de beige, formait une mosaïque accidentelle. Il était aussi renforcé, et capable de soutenir le poids d’au moins deux hommes-cactus de bonne taille. Malgré cela, plusieurs de ces vitres étaient cassées, ou manquaient, et quantité d’autres étaient parsemées d’un filigrane de fissures.

Le dôme avait été bâti sans grands égards pour les immeubles avoisinants. Le schéma des rues alentour se poursuivait jusqu’à atteindre sa base de métal compacte. Les deux, trois, ou quatre bâtiments qui s’étaient trouvés sur le chemin de son pourtour avaient été broyés. Après cela, les alignements des immeubles se poursuivaient en dessous, suivant moult angles fortuits.

Les Cactacés s’étaient contentés d’englober une grappe existante des rues de Nouvelle-Crobuzon.

Au fil des décennies, l’architecture de l’intérieur du dôme s’était vue altérer pour adapter ces maisons jadis humaines à leurs habitants cactacés : on avait abattu certains édifices pour les remplacer par d’autres, nouveaux, étranges. Mais la disposition générale et la majorité du bâti demeuraient, disait-on, exactement à l’identique de ce qu’elles étaient avant l’existence du dôme.

Il n’y avait qu’une entrée pour pénétrer dans la serre, à l’extrémité sud de sa base, place Yashur. À l’opposé, sur la circonférence, se trouvait la sortie donnant rue Prebut, une voie raide qui débouchait sur la rivière. Selon la loi cactus, entrée et sortie ne pouvaient être effectuées que par ces deux portes respectivement. Pas de chance pour les Cactacés qui vivaient juste à côté, au-dehors : pénétrer sous le dôme, par exemple, pouvait prendre deux minutes, tandis que rentrer chez soi impliquait une longue marche compliquée.



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