[Peabody-02] La malédiction des pharaons by Peters Elizabeth

[Peabody-02] La malédiction des pharaons by Peters Elizabeth

Auteur:Peters,Elizabeth
La langue: fr
Format: mobi
Tags: Policier
ISBN: 9782253144793
Éditeur: Alexandriz
Publié: 1981-01-01T23:00:00+00:00


CHAPITRE NEUF

Milverton avait perdu l’esprit : telle fut ma première pensée. La culpabilité et le remords empruntent des voies étranges ; sa conscience, désireuse de nier l’ignoble forfait, avait persuadé le jeune homme que Lord Baskerville était encore en vie – et que c’était lui (Lord Baskerville, pour être précise).

— Je suis ravie de faire votre connaissance, dis-je. De toute évidence, la nouvelle de votre décès était très exagérée.

— Ne badinez pas, je vous en prie, dit-il dans un gémissement.

— Je ne badine pas.

— Mais alors… Ah ! je comprends.

De nouveau, il émit ce rire étouffé qui ressemblait davantage à un cri de douleur.

— Je ne puis vous blâmer de me croire fou, madame Emerson. Cependant, je ne le suis pas – pas encore – bien que je n’en sois pas très loin par moments. Permettez-moi de m’expliquer.

— J’allais vous en prier, dis-je avec chaleur.

— Je m’appelle Lord Baskerville parce que c’est désormais mon titre. Je suis le neveu du défunt, et son héritier.

L’explication était tout aussi inattendue que mon idée première. Malgré ma vivacité d’esprit, il me fallut plusieurs secondes pour assimiler cet élément nouveau et ses sinistres implications.

— En ce cas, que diantre faites-vous ici sous un nom d’emprunt ? demandai-je. Lord Baskerville – feu Lord Baskerville, j’entends – connaissait-il votre véritable identité ? Sapristi, jeune homme, avez-vous conscience de la situation scabreuse dans laquelle vous vous êtes mis ?

— Naturellement. Je suis dans un tel désarroi depuis le décès de mon oncle que cela a contribué, je le crois, à la sévérité de la fièvre que j’ai contractée. S’il n’y avait eu cette complication, j’aurais tourné casaque depuis longtemps.

— Mais, monsieur Milverton… comment dois-je vous appeler, alors ?

— Mon prénom est Arthur. Je serais honoré que vous l’utilisiez.

— Soit. C’est une chance que vous n’ayez pu vous enfuir, Arthur ; cela aurait équivalu à un aveu de culpabilité. Or, si je vous comprends bien, vous affirmez n’être pour rien dans la mort de votre oncle.

— Je le jure sur mon honneur d’aristocrate anglais.

Il était difficile de mettre en doute un serment aussi impressionnant. Néanmoins, mes réserves persistèrent.

— Dites-moi tout.

— Mon père était le frère cadet du défunt lord, commença Arthur. Dans sa jeunesse, à la suite de je ne sais quelle peccadille, il encourut les foudres de son géniteur. D’après ce qu’on m’en a dit, le vieux gentleman était un homme sévère, intraitable, qui eût été plus à sa place dans le Commonwealth puritain qu’en notre siècle actuel. Appliquant les préceptes de l’Ancien Testament, il coupa aussitôt la main droite qui l’avait offensé et jeta le fils prodigue dans les ténèbres extérieures. Doté d’une maigre pension mensuelle, mon pauvre père fut expatrié en Afrique, pour y vivre ou y mourir selon la décision du Destin.

— Son frère n’a pas intercédé en sa faveur ?

Arthur hésita avant de répondre :

— Je ne vous cacherai rien, madame Emerson. Feu Lord Baskerville approuva totalement l’attitude inflexible de son père. Lorsqu’il accéda au titre, un an seulement après l’exil forcé de



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