Paname sniper (THRILLER) (French Edition) by Cosset Jean-Marc

Auteur:Cosset, Jean-Marc [Cosset, Jean-Marc]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Odile Jacob
Publié: 2010-10-06T22:00:00+00:00

23

– Et de Larivière ?

Le visage de Maurice Marchand se referma.

– Là, ça va être nettement moins plaisant…

Il y eut un silence. Macha arrêta un geste de Farid qui semblait vouloir intervenir dans la discussion. À l’évidence, ce que Maurice Marchand remontait du passé faisait mal.

– Bon, on se lance… Tout a commencé avec une soirée sado-masochiste dans les sous-sols d’un hôtel particulier du XVIe arrondissement, loué dans sa totalité pour l’occasion, sous un faux nom. Les organisateurs n’avaient pas lésiné sur toute la panoplie du genre : combinaisons et cagoules en latex, chaînes, poulies, fouets, cordes, et tout un tas d’ustensiles directement inspirés des tortures moyenageuses. Vous n’imaginez pas jusqu’où peuvent aller ces malades. Généralement, dans ce genre de soirées, les protagonistes savent s’arrêter, encore que l’on a vu récemment une nénette tirant quatre balles dans la tête d’un banquier encagoulé et enchaîné, et puis la mort par pendaison plus que suspecte d’une vieille gloire du cinéma de série B des années 1980 ! Dans l’affaire qui nous occupe, il semblerait que la soirée ait été très arrosée, et tout a dérapé de façon dramatique. Deux filles avaient loué leurs services. L’une a été retrouvée pendue, nue, encagoulée, menottée et couverte de plaies. L’autre avait été laissée pour morte, défigurée par les coups et porteuse de multiples fractures. Son coma lui avait probablement sauvé la vie, car les commanditaires, sûrement sérieusement imbibés, avaient dû vraiment croire qu’elle était passée de vie à trépas. Or cette fille se trouvait être l’une des indics de Jacques. Pour tout vous dire, elle était même plus que ça…

Macha avait levé un sourcil. Maurice Marchand nota sa réaction :

– Ne vous méprenez pas ! Ce n’est pas du tout ce que vous croyez. En fait, Jacques était un vieil ami des parents de la fille, et il la connaissait depuis toute petite. Il avait été effondré de voir la petite choisir cette voie de call-girl de luxe, mais cette jeune écervelée, plutôt jolie d’ailleurs, ne voyait que l’argent facilement gagné… Ils avaient gardé de curieux liens d’amitié. Jacques essayait de l’aider, dans la mesure où la loi le lui permettait, et elle lui servait régulièrement d’indic.

Jacques a retrouvé Noella, c’était son nom, à l’Hôtel-Dieu, dans un secteur théoriquement surveillé, réservé à ce genre d’hospitalisations « sensibles ». Noella a mis douze bonnes heures à reprendre connaissance. Quand elle a pu s’exprimer, elle a raconté à Jacques une soirée de déments ; les simulacres de torture qui, rapidement, s’étaient mis à ne plus ressembler du tout à des simulacres. Le plus excité de la bande était de Larivière, qu’elle connaissait bien car elle l’avait vu à la télévision, et surtout parce qu’il avait déjà fait appel à elle à plusieurs reprises pour des services de plus en plus… spéciaux… De Larivière avait déjà descendu son litre et demi de vodka quand il avait décidé que Maeva, la copine de Noella, « ne jouissait pas assez ». Il a expliqué que, de même que la pendaison faisait bander les hommes, elle faisait jouir les femmes.

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