Numéro Quatre by Lore Pittacus

Auteur:Lore, Pittacus [Lore, Pittacus]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique
Publié: 2011-09-04T13:45:52+00:00

Je fourre mon portable dans mon sac à dos, je vérifie que j'ai tout ce qu'il faut. Puis je traverse chaque pièce, englobant tout du regard comme si c'était la dernière fois. C'est un réflexe idiot, et je sais que je fais le nostalgique, mais dans mon état de nerfs actuel, c'est apaisant. Je prends des objets dans la main, puis les repose. Cinq minutes plus tard, je suis prêt à partir.

« On y va, j'annonce à Sam.

— Tu veux te mettre à l'arrière de mon vélo ?

— Non, prends-le, toi ; je courrai à côté.

— Et ton asthme ?

— Je pense que ça va aller. »

Nous quittons les lieux. Il enfourche son vélo. Il essaie de pédaler aussi vite qu'il peut, mais il n'est pas en grande forme. Je cours quelques mètres derrière lui en faisant mine d'être essoufflé. Bernie Kosar suit, lui aussi. Le temps qu'on arrive chez lui, Sam dégouline de sueur. Il se précipite dans sa chambre et en ressort avec un sac à dos. Il le jette sur le comptoir de la cuisine et file se changer. Je glisse un œil dans le sac : il y a un crucifix, quelques gousses d'ail, un pieu en bois, un marteau, une balle de silicone et un couteau suisse.

« Tu as bien capté que ces types n'étaient pas des vampires, hein ? je lui demande quand il revient dans la pièce.

— Oauis, mais on sait jamais. Ils sont probablement dingues, c'est toi-même qui l'as dit.

— Et, euh, même si c'étaient des vampires, tu peux m'expliquer à quoi va te servir la balle en silicone ? »

Il hausse les épaules. « Il faut tout prévoir. »

Je sers un bol d'eau à Bernie Kosar, et il le vide en quelques secondes. Je me change dans les toilettes et sors de ma poche l'itinéraire que j'ai imprimé. Puis je traverse la maison et trouve le garage ; il y fait sombre et ça sent l'essence et l'herbe séchée. Sam y entre derrière moi et allume la lumière. La plupart des outils accrochés à l'établi ont rouillé, faute d'être utilisés. Le pick-up est garé en plein milieu, sous une grande bâche bleue elle-même recouverte d'une épaisse couche de poussière.

« Depuis quand cette bâche n'a pas été retirée ?

— Depuis la disparition de mon père. »

J'en attrape un coin, Sam un autre, et nous la soulevons, avant de la déposer dans un coin. Sam contemple le pick-up, un grand sourire aux lèvres.

C'est un petit modèle, bleu foncé, à deux places, éventuellement une troisième au milieu, pour un passager qui se moquerait d'être mal assis. L'emplacement parfait pour Bernie Kosar. Le véhicule lui- même n'a pas pris la poussière, et il scintille comme s'il venait d'être lustré. Je balance mon sac à l'arrière.

« La voiture de mon père, annonce Sam avec fierté. Après toutes ces années, elle n'a pas changé.

— Notre chariot d'or. Tu as les clefs ? »

Il va prendre un trousseau à un anneau fixé au mur. Je déverrouille la porte du garage et l'ouvre en grand.

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