Mr. Peanut by ROSS Adam

Mr. Peanut by ROSS Adam

Auteur:ROSS, Adam [ROSS, Adam]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: 10/18
Publié: 2011-01-14T16:00:00+00:00


La sonnerie retentit, il entra, secouant le portail derrière lui pour s’assurer qu’il était bien fermé. Ses talons résonnèrent aussi bruyamment dans la cour que dans un tunnel. Une moto vrombit non loin, le bruit du moteur se répercutant sur les murs, et Sheppard grimaça, se couvrit les oreilles, se tourna mais, à travers les barreaux de la grille, ne vit rien d’autre que la rue. Des coursives encadraient la cour intérieure. Les volets et les rideaux étaient clos. Il ne savait ce qu’il espérait en venant ici, juste que ce n’était pas ça.

Il ne pensait pas trouver Susan chez elle, mais c’était sa colocataire, comprit-il, qui lui avait répondu à l’interphone et venait lui ouvrir maintenant. Elle portait une blouse d’infirmière, sans la coiffe cependant. Les deux premiers boutons du haut étaient défaits.

— Vous devez être le médecin, dit-elle.

— C’est bien moi, répondit-il, tout à coup paniqué, paranoïaque, à l’idée que Susan eût pu ne serait-ce que le mentionner.

— Je m’appelle Janet.

Elle lui prit la main, la tint mollement avec délicatesse, puis laissa retomber son bras, aussi inerte que l’autre, le long de son corps. Elle invita Sheppard à entrer et il la suivit, les mains de Janet se posant bruyamment sur ses hanches comme des battants contre une cloche.

— Susan n’est pas encore rentrée, dit-elle. Il doit y avoir une circulation monstrueuse.

Sa voix était si terne qu’elle semblait former ses mots en bougeant les lèvres aussi peu que possible. Elle se rendit dans la cuisine, sur la droite de Sheppard. Elle se prépara à boire et lui offrit une boisson qu’il refusa. Elle versa des glaçons dans un grand verre, le remplit presque à ras bord de scotch et ajouta une goutte d’eau gazeuse.

— J’ai travaillé de nuit, dit-elle en levant son verre à sa santé. J’allais me coucher. Ce serait plus malin de rouler jusqu’au parc et de faire une balade pour me détendre, mais je ne le fais jamais.

Elle avait les joues rebondies et la poitrine plate, les paupières tombantes et moroses. Presque jolie, pensa-t-il, bien que tout, de son petit buste à son visage en forme de poire, eût conspiré pour l’empêcher d’y parvenir. Ses ongles élégamment manucurés étaient couverts d’un vernis cerise si foncé qu’ils étaient presque noirs. Quand elle remarqua qu’il les observait, elle glissa la main sous le coude.

Sheppard regarda sa montre. Il n’était pas encore une heure, mais il était debout depuis trois heures du matin.

— Je vais peut-être accepter ce verre, dit-il. La même chose que vous, si ça ne vous dérange pas.

Adossé au bar qui les séparait, il inspecta les lieux pendant qu’elle lui préparait son whisky. Il n’y avait sur le mur qu’un grand miroir en forme de soleil, le verre entouré de rubans déchiquetés de métal doré. Suspendu au-dessus d’un affreux canapé vert, il paraissait suffisamment lourd pour tuer la personne assise dessous s’il se décrochait. La chambre de Susan – il reconnut ses chaussures à côté de la commode – était plus ou moins une extension de cette pièce commune, séparée de la cuisine par une cloison et dépourvue de porte.



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