Mortels Abîmes by Marc Sich

Mortels Abîmes by Marc Sich

Auteur:Marc Sich [Sich, Marc]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Thriller, Thriller
Éditeur: Plon
Publié: 2011-07-02T12:01:40+00:00


- Trop fumé. A demain.

Il raccrocha, approcha une chaise et s'assit, face à la fenêtre. Il avait beaucoup fumé, et bu beaucoup aussi, beaucoup trop. Il avait envie d'eau. Il se sentait capable d'en avaler des litres, mais il aurait fallu descendre à la cuisine et il n'en avait pas le courage. Il avait à peine la force de rester sans bouger devant la nuit et les étoiles. Petit à

petit, il retrouva son calme ; son esprit s'éclaircit et il put se remémorer avec plus de lucidité les événements de la soirée. Sa visite à Victoire Camin Fer-rat, d'abord. Il était entré triomphant au SRPJ, il en était ressorti en petits morceaux. Maxime ne comprenait plus rien au jeu de la commissaire. En faisant irruption dans le bureau de la commissaire, il avait tenté de lui faire suivre la piste entrevue à

Fendeille. Et puis, Camin Ferr‚t avait sorti les photos. Cathy... Cathy Mathas, Cathy ou Marie-Jeanne, avec sa saleté de chien. Il avait fait l'amour avec elle, il l'avait payée pour ça... A l'époque, juste après sa sortie de clinique, il avait couché

avec toutes les filles qui l'excitaient et qui accep-taient son fric. Pendant trois ou quatre mois, il n'avait fait que cela, chercher celles avec qui il pourrait assouvir son désir de peau, de chaleur, d'odeurs. Il s'était noyé dans ces étreintes, deux, trois fois par semaine, parfois plusieurs jours de suite avec la même. Il lui était arrivé d'en avoir deux dans la même journée, la même soirée. Il payait, il baisait et il s'en allait. Jusqu'à l'écúurement. Après, il s'était calmé. Maxime se souvenait d'une dizaine de filles, peut-être plus, des prostituées, des zonardes. Juste des corps, des hanches qu'il caressait, des cuisses qu'il écartait. De rares visages et, parmi eux, celui de Marie-Jeanne.

Cathy Mathas... Il ne savait même pas que son molosse était un beauceron. quand Suzanna lui avait parlé du chien martyrisé, il n'avait pas pensé

une seconde à Cathy... Comment Camin Ferr‚t avait-elle appris qu'il la connaissait? Elle n'avait pas sorti ces photos par hasard. Il ne s'était jamais caché; les camés de la place de la Comédie, les concierges d'hôtel, les patrons de restaurant pouvaient avoir donné son signalement... Il avait menti à Victoire Camin Ferr‚t, parce qu'il s'était senti piégé...

Maxime se leva péniblement, s'approcha de la fenêtre et l'ouvrit. Il ferma les yeux, laissa le courant d'air frais caresser son visage et sa poitrine.

Un piège... Il était dans un piège. Cathy Mathas venait le hanter, comme Valentine, dans son rêve hideux. Elle était sortie du gouffre de ses souvenirs. Mais ce qu'il redoutait, c'était ce qui, derrière elle, allait s'extraire des ténèbres.

TROISI»ME JOUR

Il faisait sombre dans le couloir, l'ampoule du plafonnier était couverte de crasse et de chiures de mouches, mais les visages des policiers en tenue, qu'elle distinguait à peine, impressionnèrent Victoire. Des visages p‚les, crispés, des moues de dégo˚t. Tous respiraient difficilement. Certains avaient de la peine à déglutir. Pourtant, aucun d'entre eux n'était entré dans la boutique. C'était l'odeur qui leur soulevait le cúur, ça suffisait.



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